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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 07:01

Avril 1944 : La Gestapo de l'avenue Foch, infiltrée, décime la Résistance ardennaise...

Bilan des arrestations

 Le 2 juillet à 9 heures 15, à la gare de Compiègne, Jean-Marie Chardenal, Henri Baudry, Jean Rolland, Paul Dubois, Alfred Desson, Émile Lambert, Pierre Robert, Robert Wesse, Roger Willième, Robert Couvin, Georges et Jean Fromentin, Jean Méréo, Charles Lambert, Paul Sagnet, et Lucien Charlot furent entassés dans des wagons à bestiaux composant le convoi n° 7909, qui sera plus tard appelé « Le train de la mort ». Ce fut le plus important convoi de déportation n'ayant jamais quitté Compiègne (2166 déportés politiques, résistants, droits communs). À destination du camp de concentration de Dachau, il fut sans doute aussi le plus meurtrier (530 hommes trouvèrent la mort dans des conditions épouvantables pendant le voyage).

 

       

        « À la frontière, à Novéant, en Moselle, il y avait déjà des morts que nous débarquions. Pour moi, ce fut le plus terrible de tout, ce train. Voir des gens qui deviennent fous et s'entretuent, c'est terrible... J'ai eu de la chance, car j'ai été l'un des premiers à saigner du nez (signe annonciateur de l'asphyxie), comme un boeuf c'est le cas de le dire, les autres me mirent près de la petite lucarne pour que je respire un peu et un médecin vint me voir et dit qu'on pouvait me remettre au fond, car j'étais sauvé...

    Après trois semaines à Dachau, le 22 juillet, nous sommes partis en Kommando au camp de Neckargerach, dans la vallée du Neckar, entre Stuttgart et Mannheim.

    Nous travaillions pour la construction d'une usine, sous la montagne, pour la firme Messerchmitt. C'étaient d'anciennes carrières de gypse, vieilles de centaines d'années, qu'il fallait déblayer et où nous devions creuser des galeries. Là-dessous, les Allemands ramenaient les machines des usines de la Ruhr qui étaient bombardées. Nous en avons construit une et nous en étions à la deuxième lors de notre libération. Nous étions des milliers de personnes à travailler : des prisonniers de guerre, des travailleurs libres, des civils allemands, des déportés etc... Mais nos gardiens s'arrangeaient toujours pour que ces différentes catégories de travailleurs ne se croisent pas et ne se voient jamais. Parfois, on déchargeait des péniches de ciment ; on pesait environ 40 kilos, et on nous mettait un sac de 50 kilos sur le dos et ... March !...

     Nous étions surveillés par des anciens de l'Afrika Korps qui étaient impitoyables : certains qui s'approchaient du fleuve pour y prendre un peu d'eau étaient tout de suite fusillés : "Tentative d'évasion !!!..."

    Mais les pires étaient les kapos. Le nôtre fut un Ardennais qui avait été déporté avec nous, un homme de Charleville. Quand je suis rentré on me l'a présenté comme un "Héros de la Résistance", ce que je ne conteste pas puisque je ne le connaissais pas. Mais son attitude lors de la déportation ne fut pas à la hauteur de cette réputation. Après notre retour, il fut décoré de la Légion d'honneur, il a été président départemental des Déportés... On crevait de faim et j'avais un jour réussi à voler quelques pommes de terre. Il me les avait retirées, lui, un Français, un Ardennais ! Le Père Paul (Paul Sagnet), alors que l'on était de corvée d'épluchures, m'avait dit : "Si je reviens, celui-là, je lui mettrai deux balles dans la peau"... Paul Sagnet n'est malheureusement pas rentré, il est mort d'épuisement. J'étais toujours avec lui, il avait fait la guerre de 14-18 avec mon père, à Verdun, et on se retrouvait là... De toute façon, on ne s'est jamais quittés pendant notre déportation, Paul Sagnet,  Georges et Jean Fromentin et moi.

    Je n'ai quitté Jean que lorsque nous fûmes transportés à l'hôpital militaire de Spire en Allemagne, après la libération du camp. Sur l'ensemble des déportés, nous ne sommes restés qu'à douze qui n'étions pas malades...»

Témoignage de Robert Couvin, publié dans Ami, si tu tombes...

 


Jean-Marie Chardenal, né le 14 mars 1915 à Troyes, est décédé le 15 février 1945 au camp de Ohrdruf (Kommando du camp de concentration de Buchenwald).

Henri Baudry, né le 23 janvier 1903 à Donchery, est décédé au camp de Hersbruck (Kommando du camp de concentration de Flossenbürg) le 23 novembre 1944.

 

Jean Rolland, né 22 janvier 1890 à Dinan (Côtes-du-Nord), est décédé au camp de concentration de Dachau le 4 avril 1945.

 

Paul Dubois, né le 10 février 1920 à Sedan, fut libéré par les Américains le 30 avril 1945.

 

Alfred Desson, né le 28 juillet 1902 à Maubert-Fontaine, rentra de déportation.

 

Émile Lambert, né le 28 février 1886 à Rocroi, est décédé à Dachau le 27 décembre 1944.

 

Robert Wesse, né le 24 avril 1924 à Sedan, est décédé à Hersbruck le 6 décembre 1944.

 

Roger Willième, né le 28 octobre 1901 à Sedan, est décédé à Hersbruck le 2 décembre 1944.

 

Pierre Robert, né le 24 janvier 1902 à Maxilly-sur-Saône (Côte d'Or), fut libéré à Dachau par l'avance américaine le 29 mai 1945.

 

Georges Fromentin, né le 20 novembre 1885 à Alland'huy, est décédé à Dachau le 8 février 1945.

 

Jean Fromentin, né le 30 septembre 1920 à Alland'huy, est décédé à l'hôpital de Colmar le 12 juin 1945.

 

Robert Couvin, né le 16 janvier 1926 à Alland'huy, fut transféré de Dachau à Neckargerach, Kommando du camp de concentration de Natzweiler, il fut libéré à Osterburken le 4 avril 1945.

 

Charles Lambert, né le 14 octobre 1900 à Reims, est décédé à Léonberg (Kommando du camp de Natzweiler)  le 2 février 1945.

 

Paul Sagnet, né le 24 mars 1892 à Écordal, est décédé à Dachau le 29 décembre 1944.

 

Jean Méréo, né le 3 octobre 1916 à Sommatino (Italie), rentra de déportation.


Lucien Charlot, né le 1er janvier 1909 à Ecordal, mari de Lucienne Fromentin, rentra de déportation

 

 

                                                Détenus au travail, camp de Dachau (photo : Mémorial de la Shoah)

 

Les femmes quittèrent Romainville dans un convoi qui atteignit le camp de « Neue Bremm » à Sarrebrück le 4 juillet. Le 27 de ce mois, elles furent transférées au camp de concentration de Ravensbrück.

Georgette Fromentin, née le 20 août 1889 à Alland'huy, fut gazée à Ravensbrück le 6 mars 1945.

Lucienne Fromentin, née le 14 mai 1911 à Alland'huy, est décédée à Warenn le 8 mai 1945.

Blanche Sagnet, née le 21 décembre 1901 à Jandun, est décédée à Ravensbrück le 27 mars 1945.

Madeleine Sagnet, née le 23 décembre 1923 à Écordal, fut libérée le 27 avril 1945 à Neubrandenbourg (Kommando de Ravensbrück).

 

                                         Détenues au travail, camp de Ravensbrück (photo : Mémorial de la Shoah)

 

Roger Mathieu fut fusillé au Bois de la Rosière, à Tournes, avec 12 autres patriotes tirés des geôles de la prison de Charleville, le 29 août 1944. Quant à Marcel Picot, qui n'appartenait pas au réseau mais à un groupe de FTP, il fut abattu sommairement par la Gestapo dans les bois d'Étalle le 6 juillet 1944.

 

            Le bilan de la répression directement imputable à l'action de la Gestapo de l'avenue Foch dans les Ardennes, à la suite de l'infiltration de la filière d'évacuation des aviateurs alliées baptisée Samson, se monte donc à 22 personnes arrêtées : 20 furent déportées, 2 furent fusillées, 13 sont mortes en déportation.

   

   
   Né le 19 juin 1912 dans les Deux Sèvres, Henri Nicolas était un ancien repris de justice. Arrêté comme réfractaire au STO au début du mois de décembre 1943, envoyé en Allemagne, il avait regagné la France et avait passé la frontière grâce à des résistants qu'il fit arrêter par la suite.

    De retour à Paris, il entrait en rapport avec la milice de Pierre Costantini, qui dirigeait un groupuscule de l'utra-collaboration, « la Ligue Française ».

    À la fin de cette même année, il fit la connaissance de Joseph Placke, officier du SD de l'avenue Foch à Paris qui le prit dans son équipe. Nommé au SD de Saint-Quentin, il participa à plusieurs opérations, et il fut directement impliqué dans l'affaire dite « des parachutistes » qui entraîna les arrestations de vingt-sept aviateurs britanniques et américains en mars et avril 1944, ainsi que de nombreux résistants dans l'Aisne et dans les Ardennes. À la Libération, Nicolas s'enfuit en Allemagne, puis parvint à intégrer le CIC américain comme chauffeur. Démasqué, arrêté, transféré à Marseille, il sera jugé pour ses crimes dans le cadre de l'affaire de la Gestapo de l'avenue Foch et condamné par la Cour de Justice de la Seine, et fusillé le 5 mai 1950.

 

A suivre...                                              Retour sur la page 3

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 20:43
Avril 1944 : La Gestapo de l'avenue Foch, infiltrée, décime la Résistance ardennaise...

Epilogue : Et les aviateurs alliés ?

        Après chaque passage de Nicolas, les aviateurs enlevés des relais locaux étaient emmenés à Boulogne-Billancourt, à la « Villa Voisin », 51, boulevard d'Auteuil, une somptueuse demeure réquisitionnée par l'adjudant-chef du département VI du SD, Christian Schnell, où ils étaient traités en invités, toujours tenus dans l'illusion que c'était la Résistance qui les avait pris en charge. Des interrogatoires amicaux permettaient ainsi de retracer leur parcours, trouver les noms des personnes qui les avaient hébergés, découvrir les contacts qu'ils avaient noués avec des résistants locaux. Ils étaient ainsi autorisés, sinon encouragés, à écrire de courtes lettres à ceux qui leur avaient offerts l'hospitalité, afin de les rassurer sur leur sort (et pour les Allemands, ne pas éventer le piège dans lequel ils étaient tombés).
Après quelques jours de ce traitement, mis en confiance, les aviateurs étaient chargés dans un camion, avec pour chauffeur Nicolas et pour accompagnateur Placke lui-même, à destination, leur disait-on, de la frontière espagnole. Arrivés à hauteur de la Croix-Berny, à la sortie de Paris, un contrôle inopportun de la Feldgendarmerie immobilisait le véhicule, et dans un simulacre d'arrestation des « résistants parisiens », procédait à celle, véritable, des aviateurs qui étaient directement incarcérés à la prison, toute proche, de Fresnes.
Ils étaient ensuite déportés (d'après une déposition de Placke) dans un camp de prisonniers en Allemagne, à Oberwisel, près de Wiesbaden.

    Une lettre envoyée après la guerre par un aviateur américain, le Lieutenant Donald P. Ogilvie, à l'ancien chef de Secteur de Rethel, Jean Deguerne, qui l'avait fait évacuer par la ferme du Chesnois, témoigne de la tactique employée par la Gestapo.

« Chers Maman et Papa,

        Bien que je ne vous aie pas vus depuis longtemps, je pense toujours à vous.
    J'ai hésité à écrire à beaucoup des charmantes personnes en France qui m'ont tant donné quand ils avaient si peu et qui risquaient leur vie chaque fois ! La raison pour laquelle j'ai hésité à vous écrire est qu'un de nos amis (un singulier ami n'est-ce pas ?) nous a dénoncé Robert et moi à la Gestapo. Nous ne savons pas qui c'était, mais nous n'avons jamais eu confiance en Charles (celui qui portait des lunettes entourées de noir). Nous avons souvent pensé que c'était lui le coupable.
    Le jour où nous sommes partis, on nous a conduits à une ferme pas loin d'Attigny. Les Thomas peuvent vous en donner l'endroit exact. Là, on nous a mis dans un camion avec 13 autres américains et conduits à Paris.
Nous avons passé deux jours et deux nuits à Paris et nous devions rencontrer celui qui était à la tête de Résistance à Paris. C'est là, nous en sommes certains, que nous avons été vendus aux Allemands. Notre capture fut faite de manière à montrer à montrer aux Parisiens le danger qu'ils couraient à aider les Américains ou les Anglais. Je répète que nous n'avons jamais su qui c'était ni à quel endroit on nous a dénoncés, mais les questions que la Gestapo a demandées pendant un mois et demi n'étaient pas très agréables et nous ont laissé un cuisant souvenir.
    Nous avons été capturés le 20 mars 1944 et nous sommes restés en prison en Allemagne jusqu'à la Libération.
    De tous mes amis français, vous et votre famille avez toujours été les plus chers. Je comprends que tout ce que vous avez fait pour nous, vous l'avez fait parce que vous vouliez de tout votre coeur nous aider [...]
Croyez que je n'oublierai jamais vos bontés. Écrivez bientôt, je vous en prie, et en français, je ferai traduire la lettre.
Croyez à mes amitiés les plus affectueuses. »

Cité dans "Ami, si tu tombes..."

        Du courrier de cet aviateur, on peut déduire qu'il fut emmené de la ferme du Chesnois le 18 mars avec 14 autres américains, hébergé à Boulogne où il rencontra « celui qui était à la tête de la Résistance à Paris » et fut deux jours plus tard arrêté par les Allemands. Là, il ressentit le caractère forcé, théâtral, de l'arrestation mais sans comprendre que ce n'était qu'une mise en scène. Il pensait « que [leur] capture fut faite de manière à montrer aux Parisiens le danger qu'ils couraient à aider les Américains ou les Anglais », sans saisir que la méthode trop ostentatoire employée visait à dissimuler la fausseté de la situation : les Allemands jouèrent à l'arrestation de « résistants » avec beaucoup de zèle, et les « résistants », pour donner le change, durent faire de même.
Les aviateurs n'ont pas compris d'où venait la trahison. Pas un instant ils ne doutèrent de la sincérité de leurs "amis" parisiens. Pourtant notre aviateur fut à deux doigts de découvrir la vérité, mais il ne tira pas la conclusion logique des indices qui lui faisaient dire que « c'est là nous en sommes certains, que nous avons été vendus aux Allemands ». Il préférait croire en la culpabilité de « Charles », c'est à dire Charles Saint-Yves, l'homme aux « lunettes entourées de noir » (Saint-Yves portait des lunettes à montures noires), responsable du BOA sud-Ardennes, qui organisait la filière dans les Ardennes, et qui était recherché depuis le 1er avril par la Gestapo...

Pour revenir à la page 1 de cette série d'article...
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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 16:34
    Il ya deux ans (déjà), je vous avais soumis un court article concernant une résistante originaire des Ardennes, Mariette Fichelet, dont une plaque commémorative orne aujourd'hui un des murs de la salle de classe du village d'Avaux.
Charlotte Mariette Fichelet, née le 14 avril 1898 à Grandchamp, institutrice à Ecordal, à Puiseux, à Avançon, puis à Avaux, résida et travailla à Paris après l'armistice de 1940,  où elle se consacra à la lutte clandestine au sein du mouvement « Résistance », réseau "Honneur de la Police". Arrêtée une première fois le 23 mars 1943 à la sortie de son école avec dans son sac des journaux clandestins, elle fut incarcérée à la prison de la Petite Roquette, puis à Fresnes avant d'être relaxée. Elle abandonna dès lors son domicile, ainsi que son travail (sans doute révoquée), pour se consacrer toute entière à son activité contre l'occupant. Elle fut arrêtée par la Gestapo le 12 mai 1944 à Montrouge (Hauts-de-Seine) dans l'imprimerie du journal "Résistance", avec trois de ses camarades, les imprimeurs Jean De Rudder, Emile Staquet et le dessinateur Marcel Vidal. Sur le local de l'impimerie, aujourd'hui, une stèle rappelle cet épisode.


                                     Source : Mémorial-GenWeb

Déportée après avoir été suppliciée par la police allemande, Marielle Fichelet mourut au camp de concentration de Ravensbrück le 10 avril 1945.
Promue à titre posthume Chevalier de la Légion d'Honneur, Mariette fut décorée de la Croix de Guerre avec Palme, ainsi que la Rosette de la Résistance. Son nom figure, gravé dans la pierre, au Mémorial de Berthaucourt.


Une exposition réalisée par les élèves de 3e FT du Collège du Haut-Mesnil à Montrouge, "La résistance à Montrouge", rappelle l'action ces acteurs oubliés de l'histoire.

Mes remerciements à Isabelle Noesmen
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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 12:00
       
        Ce long article a été publié dans le n° 996 de la revue Actualité Juive Hebdo du 18 octobre.

Il met particulièrement en avant le travail mené par l'AFMD dans la découverte de l'histoire des juifs de la WOL dans le département (qu'elle renvoie fort justement à son prédécesseur, Maurice Rajsfus).
Depuis la cérémonie de Bulson, les communes de Tétaigne et de Seraincourt ont rendu honneur aux justes qui ont participé au sauvetage de ces requis au travail forcé. Le village de Champigneul-sur-Vence se prépare lui aussi à une commémoration de cet ordre.
On nous permettra de remarquer que, plus de 60 ans après la Libération, les études sur la Shoah ainsi que les cérémonies commémoratives se multiplient dans le département : retour de la mémoire des juifs de la WOL, mais aussi du Judenlager des Mazures, dû au travail  exemplaire de  J.E. Andreux, plus modestement mes recherches sur la famille Cyminski à Rethel... Ces travaux permettent de reconstituer un pan méconnu de l'histoire ardennaise. Leur poursuite est un signe de la vitalité de la recherche historique dans notre département sur des objets nouveaux et jusque là négligés.

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