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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 14:35
Discours de M. André Joly, président de l'Union ardennaise des FFI



Madame la Préfète des Ardennes décore Daniel Pollet, 85 ans, de la médaille des Déportés et Internés politiques.
M. Pollet fut arrêté par la police allemande en janvier 1943, pour détention illégale d'arme. Soumis au décret Keitel "Nacht und Nebel", il fut déporté au printemps 1943 au SS-Sonderlager Hinzert, où il fut jugé et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Interné dans un camp sur l'Oder, puis au camp de concentration de Flossenbürg et ensuite à celui de Buchenwald.
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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 09:22

    Pour la première fois, un ouvrage procède à une étude minutieuse d'un phénomène qui touche l'histoire et la mémoire de la Résistance. Les fusillades, terme sous lequel on confond souvent  toutes les victimes des forces d'occupation, sont ici analysées dans leur diversité (victimes otages, fusillées après jugement d'un tribunal militaire, exécutées sommaires, mortes au combat...) et replacées dans la perspective chronologique du temps d'occupation, confrontées avec la déportation, autre stratégie répressive des autorités allemandes et de Vichy.

Les auteurs n'éludent pas la question, ô combien épineuse, du nombre de fusillés,  et décrivent le sinistre parcours qui conduit les condamnés devant le peloton d'exécution : la dernière lettre, La Marseillaise et l'Internationale entonnées sous la mitraille, les corps occultés afin que les défunts ne deviennent des exemples et des martyrs...








J.P. BESSE et T. POUTY, les fusillés. Répression et exécutions pendant l'Occupation (1940-1944). Editions de l'Atelier, Paris, 2006.
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23 août 2007 4 23 /08 /août /2007 15:15

    La commémoration, qui honorera la mémoire des déportés juifs requis par la WOL à Bulson  dès 1941 et raflés les 4 et 6 janvier 1944, aura lieu le 30 septembre à Bulson.
Au cours de la cérémonie, qui débutera à 10 h 30, les noms des 40 déportés seront lus.
Deux expositions, sur la déportation, et sur le souvenir des soldats morts à Bulson le 14 mai 1940, se tiendront ce dimanche.


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22 août 2007 3 22 /08 /août /2007 09:02

Retour sur la page 1

Premier mai 1945 : retour en France

 Tout commence par une désinfection contre les parasites : poux, punaises, puces..., désinfection effectuée par les Américains. Nous nous présentons un par un, col de chemise et braguette déboutonnées devant celui qui est chargé d'effectuer ce travail. Un coup de soufflet d'unepoudre blanche et nous voilà parés pour monter dans les camions de l'armée américaine. Inutile de décrire notre joie.

Premier arrêt à Münster où nous passons la nuit. Le lendemain, nouvelle désinfection et même rituel. Nous sommes dirigés ensuite vers 1a gare où nous sommes pris en charge par les militaires de la Croix Rouge Française. Ils nous accueillent avec beaucoup de chaleur tout en s'excusant de n'avoir trouvé comme moyen de transport que des wagons tombereau à ciel ouvert. Mais qu'importe ! L'essentiel désormais est de revoir la France, notre pays, nos familles, nos amis. Après deux années de galère, cela reste notre priorité.

Nous sommes assis à même le plancher du wagon, planqués dans des couvertures, ballottés de droite à gauche à chaque aiguillage.

Nous ne pouvons pas dire que ce voyage est un voyage de plaisance !

Nous passons le Rhin à Essen. Sur un pont de bateaux, un petit incident survient : le wagon de queue saute des rails. Les hommes sont transférés dans d'autres wagons.
Nous passons les Pays-Bas, la Belgique (Liège où nous sommes très bien accueillis).

 

Le lendemain, 3 mai, nous changeons de wagons pour des wagons à bestiaux qui sont couverts. Cela va déjà mieux. Nous roulons à très faible vitesse car nous sommes souvent parqués sur des voies de garage afin de laisser passer les trains militaires. 

Enfin, voilà la France ! Après avoir passé plusieurs mois en terre étrangère, cela fait chaud au cœur ! Mais notre bonheur est quelque peu attristé par le souvenir de nos camarades qui sont restés là-bas... morts.

 

  Premier arrêt : Saint-Quentin. Nous sommes accueillis par la Croix Rouge et avons droit à une distribution de sandwichs et un quart de rouge. Arrivée à Paris le 5 mai, gare du Nord. A la descente du train, nous avons droit à la musique militaire. Nous sommes emmenés par autobus au centre d'Orsay pour une visite médicale. Carte de rapatrié et carte d'identité nous sont délivrées. Tout ce que nous avons sur le dos comme vêtements est passé dans des autoclaves pour désinfection. Des scouts portent nos sacs. Nous sommes ensuite dirigés vers le Gaumont Palace. Un télégramme est envoyé à nos familles pour prévenir de notre retour prochain.

Le lendemain, c'est l'adieu aux copains. On s'embrasse, c'est la grande joie à l'idée de rentrer chez nous. Je suis conduit en voiture à la gare de l'Est. On me cherche une place assise dans le train et c'est le départ pour Sedan.
 
Raymond m'attend à la gare. Je suis conduit à B... en voiture. C'est difficile de réaliser ! Difficile de se retrouver !
La première nuit passée à la maison, il m'est impossible de garder le lit. Je me retrouve au petit matin couché sur le plancher de la chambre. II me faudra du temps pour refaire surface.
Tous les trois mois, je passe une visite médicale au dispensaire-hôpital de Sedan.
Que de changements ! Il me faut désormais reprendre mes habitudes, mon travail.

  Mais jamais je ne pourrai oublier !

 

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