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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 17:54

Comme vous le savez sans doute, la liste des noms du Mémorial de Berthaucourt publiée sur ce blog (elle sera complète d’ici à la fin de l’année) comporte des lacunes que je m’emploie à combler. Si pour l’essentiel les notices biographiques individuelles sont assez précisément renseignées, restent quelques noms pour lesquels aucune piste de recherche n’est apparue. Le Mémorial pourrait faire l’objet d’une publication « papier », et son analyse est d’ores et déjà en cours (une conférence sur ce sujet est prévue à Charleville pour le printemps prochain).

Si donc les noms qui suivent sont connus de vous (je précise que la connaissance du simple lieu de naissance de la personne peut permettre de retrouver tout le parcours d’une vie), n’hésitez pas à m’envoyer vos renseignements. Comme l’ont déjà fait certain(e)s, vous pouvez aussi compléter ou rectifier des notices incomplètes, voire erronées…

 La recherche de renseignements concerne les patronymes suivants :

43 - BOCQUILLON Jean-Baptiste. inscrit sur le monument aux morts de Rethel.  Mais aucune transcription concernant ce nom au service de l'état-civil de cette comune ! Déporté ?

190 – FRANSSEN Léon (natif et habitant de l’Aisne ?)

219 – HANNEQUIN Charles (né le 16 juin 1898, domicilié à Nouzonville ?)

226 – HENRIQUET Jacques

227 – HEREN Georges

267 - LALLEMANT Alexandre

293 – LEROY Philippe

319 – MANOEL Fernand

360 – MION Marc

366 – MOUCHARD Henri

402 – POIDEVIN Jacques

501 – WILLEMET Raymond. Polytechnicien, déporté

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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 14:43
D'autres photographies de l'événement sur le site de l'AFMD
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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 17:25

 

Samedi 15 septembre. Tavaux, dans l'Aisne, sous l'Occupation village rattaché à la Résistance ardennaise, s'est vu remettre, au cours d'une grande cérémonie, le drapeau des Villes et Communes médaillées de la Résistance.

 

La cérémonie s'ést déroulée au monument des Massacrés, en présence notamment des enfants des écoles, de la batterie fanfare de Laon, de soldats du 1er RAMa, des porte-drapeaux, du délégué militaire et des représentants de l'Office des Anciens Combattants. Sur la place du village fut remis le drapeau des Villes et Villages médaillés de la Résistance. Tavaux fait partie, depuis 1947, des 17 villes ainsi médaillées en France. Elle conservera un an ce drapeau.

 

L'historien Alain Nice, dans son livre, a mis au jour ce passé douloureux. Aujourd'hui, il milite pour un mémorial des villages martyrs dans l'église de Pontséricourt, concernant Tavaux, mais aussi Plomion ainsi que le Gard d'Etreux. Il nous a envoyé ce cliché, ainsi que le résumé des opérations qui condusirent au massacre à la veille de la libération.

30 AOUT : ACCROCHAGES ENTRE RESISTANTS ET SS 

        Le 30 août au matin, en plein coeur du village, un accrochage oppose de jeunes soldats SS à une dizaine de résistants du groupe de Tavaux partis vers le village voisin de St Pierremont  pour tenter d'empêcher le dynamitage du pont. L'accrochage près du café de la place est un échec : si un soldat allemand est capturé, un autre parvient à s'enfuir à travers les jardins en direction de Montcornet. Cet accrochage à peine terminé, arrive, venant de Marle, un camion chargé de fûts d'essence. Nouvel accrochage, échange de tirs, les deux Allemands à bord du camion réussissent à s'enfuir vers Marle non sans avoir blessé mortellement un jeune résistant lancé à leur poursuite. Toujours au même moment, à l'autre bout du village, un résistant ouvre le feu sur un véhicule allemand de reconnaissance venant de Montcornet. Nouvelle fusillade, le véhicule fait une embardée et se retourne, un officier est tué mais le chauffeur s'enfuit et court prévenir ses camarades dans le village voisin d'Agnicourt.

Après cette série d'escarmouches, les résistants se regroupent et décident de déménager leur dépôt d'armes vers la forêt du Val St Pierre. Pierre Maujean, le chef du groupe de résistants, est inquiet, il redoute une opération de représailles, il donne l'ordre à l'un de ses hommes de partir chercher du secours auprès des groupes voisins.

 OPERATION DE REPRESAILLES ET MASSACRE DES CIVILS

        Vers 14h, en tout début d'après midi, les Allemands, des soldats SS de la division Adolph Hitler et de la division Hitlerjugend venus de Marle et du secteur de Montcornet, arrivent à Tavaux, qui est bouclé par trois chars « Tigre », des automitrailleuses et des camions de troupes. L'opération de représailles commence.

Systématiquement, toutes les maisons et plusieurs fermes, sont incendiées les unes après les autres. Des otages, des civils sont rassemblés dans la maison du percepteur et à la Poste face à la Mairie. La chasse aux « terroristes » est ouverte !

Dans la partie Est du village, c'est le carnage, le massacre. Les jeunes SS, furieux, tirent sur tout ce qui bouge. Malheur aux habitants qui n'ont pu s'enfuir ou se cacher. Des vieillards sont abattus en pleine rue, des grenades sont lancées dans les caves. Tout près d'ici, quatre personnes dont deux enfants de 6 et 11 ans, réfugiés dans une cave, sont abattus froidement d'une balle dans la tête.

Au total, 20 civils, femmes, vieillards, enfants, sont massacrés froidement. 86 maisons dont plusieurs fermes sont totalement détruites. Dans la nuit, Henri Mourain, le jeune résistant blessé le matin même, mourra faute de soins.

Tavaux brûle, les fumées se voient partout alentours. Tous les survivants demeurent dans leurs abris, dans les bois ou les bosquets alentours où ils vont rester terrés pendant 24h. L'avant-garde américaine est pourtant toute proche, elle est arrivée en fin de journée du 30 août à la ferme de l'Espérance, toute proche d'ici, sur la hauteur. Un jeune résistant de Sissonne, Gabriel Vasseur,  venu les guider y est tué car les Allemands sont toujours présents en embuscade.

 31 AOUT : LA RESISTANCE LIBERE TAVAUX

        En pleine nuit, l'homme envoyé par Pierre Maujean a donné l'alerte à Sissonne et à St Erme.

Au matin du 31 août, tous les résistants du voisinage s'équipent et partent en direction de Tavaux. Arrivés à la ferme de l'Espérance, accompagnés d'une automitrailleuse américaine, ils se regroupent et s'approchent de Tavaux qui finit de brûler.

Arrivés dans le village, la Résistance se heurte aux Allemands encore présents. Des combats sporadiques ont lieu tandis que l'on découvre l'ampleur du massacre. Les services sanitaires sont alertés, on commande des cercueils à la hâte.

Au total c'est près de 300 résistants qui, venus au secours de Tavaux, libèrent le village. Les chars américains, ayant enfin reçus l'ordre d'avancer, passent la Serre, venant de Marle, et font leur entrée dans Tavaux en fin de journée.

A. Nice

 

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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 14:38
       
        Samedi 8 septembre, la commune de Nouic, dans la Haute-Vienne, a inauguré une rue Henri Moreau, enfant de ce village du Limousin, en honneur à la mémoire du grand résistant qu'il fut.
Outre les autorités locales et les représentants des associations patriotiques, un seul représentant des Ardennes assista à la cérémonie (à titre privé), M. Marc Hamel, dont on se souvient que le père, Charles Hamel, avait partagé la même cellule qu'Henri Moreau à la prison de la place Carnot à Charleville.


" Je leur en ai trop fait. Ils me condamneront à mort ! N'importe ! C'est leur droit. C'est la guerre."
Extrait d'un article de l'Ardennais, du 20-21 septembre 1944, signé de Jean Rogissart

       Issu d'une modeste famille de quatre enfants, Henri Moreau naquit à Nouic le 24 avril 1919. Son père était menuisier-charpentier, et Henri s'apprêtait, après d'excellentes études primaires, à entrer dans l'entreprise familiale lorsque la guerre arriva . En 1939, il fut mobilisé dans le 158e Régiment d'infanterie coloniale en garnison à Agen. Lors de la campagne de France, il défendit la ville de Rethel (juin 1940). Fait prisonnier, interné au Stalag de Charleville, il s'en évada en février 1942 et après avoir pris contact avec Paul Royaux, il fut nommé, sous le pseudo de "Lucien", chef de secteur de Signy-l'Abbaye jusqu'en juin 1943, date à laquelle il fut nommé responsable départemental du Bureau des opérations aériennes (BOA). Il conserva cette fonction  jusqu'à son arrestation par la Gestapo, à la gare de Châlons-sur-Marne en janvier 1944. Incarcéré à la prison Carnot de  Charleville, dans la cellule XIII qu'il partagea un temps avec Jean Rogissart, il fut fusillé au Bois de la Rosière , à Tournes, avec douze autres prisonniers, le 29 août 1944.



Départ du cortège pour la rue Henri Moreau, au premier rang, Madame le maire de Nouic et son adjoint, petit-neveu d'Henri Moreau.

Monsieur Marc Hamel, lisant un poème de sa composition en hommage à Henri Moreau

Tous nos remerciements à M. Hamel pour les informations sur cette cérémonie et les clichés qu'il nous a envoyés.
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