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On a cherché ici à dégager quelques réponses à des questions simples : quand apparut la Résistance dans la région de Rethel ? Quel fut son rôle lors de la libération ? Quels en furent les principaux acteurs ?

La région de Rethel recouvre un espace géographique, un territoire défini dans l’espace sur lequel s’étend l’influence de la ville de Rethel. Il court, grosso modo, sur un axe est-ouest d’Asfeld à Attigny, sur un axe nord-sud de Novion-Porcien aux limites de la Marne. Cette région connut une situation particulière. La quasi-totalité du département des Ardennes appartenant à la ligne Nord-est définie par l’occupant, la rivière Aisne marquant la frontière (ou ligne de démarcation), Rethel et sa région se retrouvèrent coupé en deux : au nord, la « zone interdite », au sud, la zone occupée.

Mais ce qui fait l’originalité de la région de Rethel, c’est que sur cet espace (divisé sur un axe nord-sud par l’occupant) s’étendit l’influence de deux mouvements de Résistance (sur un axe est-ouest), constitués à partir de pôles de résistance : l’OCM et Libération-Nord, unifiés depuis 1943, dirigés ici par Jean Deguerne, chef du Secteur de Rethel dont l’autorité s’exerçait approximativement sur la partie est du Rethelois, les FTP, dont l’influence s’exerça sur une portion de territoire à l’ouest de Rethel, principalement sur le canton d’Asfeld.

Ainsi, cette partition originale de la Résistance forme-t-elle la trame de cet ouvrage, de la naissance et de l’organisation du Secteur de Rethel, de la formation de groupes de combats FTP autour de Saint-Germainmont, jusqu’à la libération des villes et villages et à l’unité enfin trouvée des résistants dans le cadre des FFI.

Ami si tu tombes, c’est l’occasion de retrouver des figures d’hommes et de femmes oubliés qui oeuvrèrent pour la libération du territoire : Jean Deguerne, alias « Violette », André Monnet, Georges Robert, dit « Dany », Pierre Labar, tombé sous les balles allemandes, Léon Hourlier et Armantine Carlier, arrêtés par la Gestapo et disparus dans les camps nazis, Eugène Hachon, Jeanne-Marie Berret, dite « Chantal », Pierre Luizard, alias « Capitaine Pascal » qui mena son groupe d’Asfeld au Mont-Dieu puis participa à la libération de Charleville, et bien d’autres encore…

Constitué de documents le plus souvent inédits, et des témoignages des derniers acteurs de ce glorieux épisode, Ami, si tu tombes écrit aussi, et surtout, une page méconnue de l’histoire de la Résistance ardennaise. 

"Ami, si tu tombes... un ami sort de l'ombre à ta place". Chacun se souvient de ces mots célèbres extraits de La chanson des partisans. Plus qu'un titre donc, un mot d'ordre et un hommage aux combattants de l'ombre. Et dans les Ardennes, le mot résistance n'est pas un vain mot. On peut aussi songer à Vercors - le résistant - et son célèbre Silence de la mer, au Vercors et à ses insurgés, aux Cévennes et à ses lutteurs, hommes de foi et de vigueur. La résistance dans la région de Rethel 1940-1944, c'est une page méconnue de l'histoire contemporaine que Philippe Lecler, historien, enseignant et fin connaisseur de l'Occupation, écrit pour ses lecteurs. L'ouvrage est poignant et passionnant. A lire de toute urgence, pour ne pas oublier, et faire découvrir aux jeunes générations pour qui l'héroïsme est souvent une notion abstraite ou faussée."
Article paru dans RCA Magazine, n° 57, été 2006.
Tag(s) : #Bibliographie
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