Le 10 mai 1940, l’armée allemande attaque la France et pénètre sur le sol français en perçant par le massif ardennais. L’avancée rapide de la Wehrmacht est stoppée à Rethel où les troupes françaises établissent un solide glacis défensif qui résiste du 14 mai au 11 juin. À Rethel, c’est la 14e division d’infanterie du général de Lattre de Tassigny qui s’établit dans la région, et participe à la défense de la ligne de l’Aisne. En face, deux Armee Korps soutenus par le Panzergruppe du General Guderian, parviennent, malgré une défense acharnée, à franchir l’Aisne et le canal des Ardennes le 9 juin, et à établir une tête de pont permettant le passage et le déploiement des blindés qui vont se ruer vers le sud et parvenir à encercler les armées françaises de l’Est.
C’est le 9 juin à l’aube que se déclenche l’attaque allemande qui doit permettre aux troupes de la Wehrmacht de prendre pied sur la rive sud de l’Aisne. Elle débute à 3 h 45 par une violente préparation d’artillerie qui dure trente-cinq minutes. L’assaut est alors lancé et les fantassins allemands franchissent la rivière sur des canots pneumatiques. Les assaillants connaissent des fortunes diverses, et même si leur offensive est couronnée de succès à Givry ou à Thugny-Trugny, ils sont repoussés par les soldats français qui font de nombreux prisonniers. D’Attigny à Rethel, le front reste dominé par les troupes françaises. A l’ouest de la ville, la situation est plus critique.

À Nanteuil, malgré des pertes sévères et de durs combats, les fantassins allemands s’emparent de l’écluse, puis du village, et établissent une tête de pont qui va permettre aux pionniers de se mettre au travail. En fin d’après-midi, un pont est construit qui va permettre aux Panzer de passer la rivière.


De la même façon, les Allemands passent Château-Porcien et Taizy, malgré une forte résistance. Ils ont pris pied au sud de la rivière, et en fin de journée, quatre ponts sont construits (?) : deux à Château-Porcien, un à Taizy, un autre à Nanteuil. Dans la soirée de ce 9 juin, les Panzer peuvent entrer en action et les premiers éléments de la 1. Panzer-Division passent le canal. La tête de pont est étendue jusqu’à Avançon.


Le 11 juin, les Panzer font route vers le sud-est pour contourner les troupes françaises accrochées sur l’Aisne à Rethel, les déborder et les forcer à abandonner le terrain. Après un mois de combats, la bataille de Rethel est terminée.


Bibliographie : R. Marcy, La bataille de Rethel, 16 mai-10 juin 1940, éd. Terres Ardennaises ; J.-R. Gorce, « Rethel 1940 » dans Histoire de guerre n°5, mai 2000 ; lire aussi l'excellent article de V. Fay, "Nanteuil, 1940 : des croix de l'ancien cimetière militaire découvertes en 2016", dans Revue Historique Ardennaise, n°50, 2018.