Le fort des Ayvelles, construit après la guerre de 1870 pour se substituer à la place de Mézières, qui avait démontré lors de ce conflit ses faiblesses face à l'artillerie allemande, faisait partie d'un ensemble de fortifications bâties sur le cours de la Meuse. Il fut abandonné sans combat lors de la Première Guerre mondiale et ne joua aucun rôle militaire durant la Seconde. Mais, utilisé par les Allemands lors de l'Occupation, le fort fut, avec le stand de tir du plateau de Berthaucourt, un lieu où les sentences de peine de mort du tribunal militaire allemand à l'encontre des résistants furent exécutées, comme en témoigne cette plaque apposée sur un de ses murs d'enceinte.
René Bouré, 54 ans, fusillé le 17 février 1944. Domicilié à Grandpré, mécanicien-garagiste, membre de l'OCM, il avait été arrêté le 17 novembre 1943 pour détention d'armes.
Jean Dachy (22 ans), Maurice Hugueville (27 ans), Daniel Matter (19 ans) et René Matter (47 ans), furent fusillés le 9 juin 1944. Arrêtés les 7 et 8 juin, à Nouzonville, pour sabotage sur voie ferrée.
Les quatre cheminots d'Amagne, René Arnould (35 ans), Georges Boillot (35 ans), Robert Stadler (39 ans)et Lucien Maisonneuve (36 ans), furent fusillés le 26 juin 1944. Ils avaient été arrêtés deux jours plus tôt, après avoir perpétré de nombreux sabotages ferroviaires à la gare d'Amagne-Lucquy (comme le savent les lecteurs d'Ami, si tu tombes).
René Marchand (46 ans), chef de secteur de Charleville, Pierre Chardin (27 ans) et Roland Lambert (20 ans) furent fusillés le 1er juillet 1944. Ils avaient été arrêtés dans la nuit du 9 au 10 juin, au retour d'un parachutage, sur la route de Monthermé à Charleville.
Rêve Roc (Rêve étant son prénom usuel, et non Jean), 30 ans, habitant Charleville, cheminot, fut condamné par un tribunal militaire pour avoir hébergé des réfractaires. Il fut fusillé le 1er juillet 1944.
Octave Ladouce (42 ans), domicilié à Bar-les-Buzancy, fut fusillé le 5 juillet 1944. Il avait été arrêté pour détention d'armes.