Après la défaite de 1940, la France compte 1 600 000 prisonniers en Allemagne.
Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".
Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".
Les ouvrages sont cités dans l'ordre chronologique de leur publication. Le choix des limites chronologiques est assez arbitraire, l'année 2000 a le mérite de trancher une période et de marquer une rupture chronologique nette. De toutes façons, les publications sur cette période, dans notre petit département, ne sont pas légions et n'encombrent pas les fonds de bibliothèque, le choix d'une date de rupture est donc purement formelle.
Couvrant une longue période de l'histoire, du début du XIXe siècle à la Libération, l'ouvrage contient un chapitre sur la Résistance, celle-ci n'étant plus seulement considérée comme un mouvement de libération national, mais aussi comme un instrument d'émancipation pour la classe ouvrière. Henri Manceau (1907-1986), professeur à l'École normale de Charleville et historien du mouvement ouvrier, place la Résistance des communistes et celle des FTP au centre de la lutte populaire contre l'occupant, non sans afficher clairement ses solides convictions d'historien formé à l'école marxiste.
On mesure, à la lecture de ces lignes, l'évolution de l'historiographie de la Résistance depuis la fin des années 60.
Ainsi est mise en avant l'action, dès avant le 22 juin 1941, des communistes ardennais, cheminots, métallos, frappés par la répression policière de Vichy et celle des Allemands ; la naissance des FTP et leur implantation dans le département, l'ostracisme (supposé ou réel) dont ils furent victimes de la part des autres mouvements. L'exposé est donc, de façon assez nette, partisan et vindicatif, reflet aussi des tensions et des engagements de son époque.
Début août, je recevais copie d’un mémoire rédigé par M. Brasseur, 17 ans en 1944, qui s’indignait du traitement du sujet par le journal Le Monde, mémoire adressé à G. Davet, mais aussi au maire de Revin, à Mme veuve de Bollardière etc. Dans une lettre annexée, il me mettait en cause (alors que je n’étais pour rien dans cet article), se demandant si « Le journaliste du monde amorçait la promotion du livre à paraître » (car Davet m’avait cité dans son papier) ajoutant dans son mémoire « “L’Affaire des Manises” sera-t-il l’œuvre d’un chroniqueur, d’un censeur, d’un stratège… en guérilla… en 1944 ou d’un historien dans la plénitude du terme ? L’extrait cité est prometteur et inquiétant. » Quelque temps plus tard j’eus une longue discussion avec M. Brasseur, qui jamais ne remit en cause mon travail. Je n’en entendis plus parler.
L’indignation de M. Brasseur, qui ne reçut jamais de réponse de la part du Monde, porta ses fruits. L’Union du 28 novembre 2006 nous apprend qu’un collectif créé pour protester contre les propos tenus par Robert Charton, (M. Brasseur (aujourd’hui décédé), Simone de Bollardière, André Patureaux, ancien résistant du maquis, Pierre Zachary, Gaëtan Laffont, André Joly de l'UAFFI), vient de publier avec le soutien de l’ASAF (« Association de soutien à l’armée française »), un livret tiré à 109 exemplaires (un pour chaque famille des fusillés), intitulé « Mémoire et Vérité ».
J’attends avec impatience de le lire. Que va-t-on nous apprendre de nouveau sur le Maquis des Ardennes ? S’agit-il du mémoire de M. Brasseur, certes très intéressant, remanié, augmenté ? Des archives inédites ont-elles été retrouvées qui vont enfin répondre à ces questions : quelle ambition pour ce maquis ? (Les ambitions qu’avaient pu nourrir de Bollardière ne nous intéressent pas, d’ailleurs je n’ai jamais repris les allégations que R. Charton avait eues auprès de moi lorsque j’avais étudié la question) ? Qui enfin a donné l’ordre de faire monter les jeunes de Revin au maquis ? Dans quelles conditions ? À quelles fins ? Le livret remettra-t-il en cause les conclusions que j’ai tirées de cet épisode (ô combien tragique) dans mon livre ?
Enfin, n’a-t-on pas encore compris la souffrance et le ressentiment de R. Charton, qui fut traîné devant la justice pour des faits dont il était, somme toute, innocent ? Ne lui pardonnera-t-on jamais que, coupable idéal, il ait pu se battre pour retrouver sa dignité, pour se défendre des accusations qui exonéraient trop facilement ses « supérieurs » des responsabilités qui leur incombaient en cette affaire (et qu’ils refusèrent d’assumer) ?
Bref, l’affaire des Manises refait surface, à l’ancienne mode, en clouant au pilori et en bafouant encore une fois l’ancien chef de secteur de Revin.