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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

14 novembre 2005 1 14 /11 /novembre /2005 00:00

Le 30 août 1944, vingt personnes furent massacrées par les SS dans le village de Tavaux, dans l’Aisne, à la suite d’une fusillade avec les FFI. L’auteur, Alain Nice, a enquêté sur place et a recueilli de très nombreux témoignages qui émaillent le récit de cet épisode tragique de la libération où la barbarie s’exerça contre des civils innocents ; il l’a aussi abondamment illustré par plus de 120 photographies et documents inédits.
Mais Tavaux, c’est aussi l’écriture d’une page d’une page de la Résistance ardennaise, le groupe de résistants de Tavaux ayant appartenu, jusqu’à quelques jours avant le drame, au Secteur de Signy-l’Abbaye placé sous le commandement de  Georges-Henri Lallement.

« Une embuscade qui échoue, le repli des résistants vers la forêt assimilé à une fuite, les représailles allemandes et le massacre des civils dont deux enfants, l’arrestation et la disparition d’un collaborateur dont le corps n’a jamais été retrouvé, une grosse somme d’argent parachutée dont une partie se serait évanouie dans la nature… Tous ces faits enrobés de mystère, de ressentiments, la part de la légende continuent à empoisonner l’atmosphère à Tavaux… »

Historique d’un Secteur de la Résistance, relation d’un drame de la libération, Tavaux est assurément un de ces livres nécessaires à la compréhension de ce que fut l’Occupation dans notre région.

Tavaux 30-31 août 1944. Histoire d’une tragédie, d’Alain Nice. Préface de Georges-Henri Lallement. A commander chez l’auteur : 9 rue de la Tour du Pin - 02250 BOSMONT s/ SERRE
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12 novembre 2005 6 12 /11 /novembre /2005 00:00
Rentrée dynamique pour les éditions Terres ardennaises qui, outre un numéro consacré aux 400 ans de Mézières et un autre aux dessins de Simon Cocu, publient ce mois-ci un hors-série consacré (autre anniversaire oblige) aux socialistes et au socialisme dans les Ardennes (1905-2005), rédigé par le spécialiste des mouvements sociaux, Didier Bigorgne.
Quant à ce qui nous concerne, nous retiendrons particulièrement ce paragraphe consacré aux socialistes dans la Résistance, avec les figures de Pierre et Andrée Viénot, Armand Malaise, Georges Peuble, Jean Vigneron, Marceau Vignon, Pierre Sorton, Marcel Simon, Louis Le Leuch, Raymond Hanus, et d’autres…
On apprécie ce survol de cent ans de socialisme (survol qui n’exclut pas la profondeur de l’analyse), d’autant que l’ouvrage se clôt par un lexique biographique (bien pratique) des principaux élus socialistes dans le département. Une autre façon de lire l’histoire du XXe siècle dans les Ardennes…
Didier Bigorgne, « Socialistes et socialisme dans les Ardennes (1905-2005 »), Terres ardennaises, hors-série d’octobre 2005.
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5 novembre 2005 6 05 /11 /novembre /2005 00:00

Un petit bouquin drôlement intéressant, de Laurent Douzou, paru récemment au Seuil dans la collection "Points", sur l'historiographie de la Résistance. Comment a-t-on écrit l'histoire de la Résistance, comment le faire aujourd'hui, quelle place accorder aux témoins et acteurs (de moins en moins nombreux il est vrai...) ? Et beaucoup d'autres réflexions. J'en extrais ce passage :

" La Résistance, jusque et y compris dans ses manifestations quotidiennes, fut perçue et ressentie par ses acteurs comme une lutte de caractère épique. Dès lors, aucune étude critique ne peut ignorer ce phénomène, si difficilequ'il soit à penser et à intégrer dans une démarche de caractère scientifique. Toute la difficulté pour l'historien de cette période réside là, dans cette nécessaire prise en compte de la dimension mythique d'une histoire clandestine. "(p. 47)

 L. Douzou, La Résistance française : une histoire périlleuse, Editions du Seuil, 2005

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1 novembre 2005 2 01 /11 /novembre /2005 00:00
C’est P. Lemaire qui a trouvé la bonne réponse (encore qu’au indice ne permettait vraiment de situer cette écluse). Cette photo représente des fantassins allemands traversant le canal sur une passerelle au niveau de l’écluse de Nanteuil / Aisne le 9 juin 1940.
Un court rappel des faits :
Le 15 mai 1940, les troupes françaises commandées par le général de Lattre de Tassigny reculent jusqu’à l’Aisne et organisent une position défensive au sud de la rivière, entre Taizy et Attigny, avec une tête de pont à Rethel. Première attaque allemande contre Rethel le 17 mai, puis, le 19 mai, les Français abandonnent la ville pour se replier au sud de l’Aisne. La ville flambe et les combats vont durer jusqu’au 9 juin. Ce jour-là, à l’aube, après une violente préparation d’artillerie, les troupes d’assaut allemandes passent l’Aisne à hauteur de Barby sur des canots pneumatiques et prennent pied sur la rive sud. Vers 5 heures du matin, les fantassins allemands s’emparent de l’écluse de Nanteuil défendue par quelques hommes du 73e RI. Une brèche est ouverte dans le système défensif français, et, vers midi, les allemands atteignent les hauteurs au sud de Nanteuil puis la route Rethel-Avançon. En fin de journée, un pont provisoire va permettre aux véhicules ennemis de franchir la rivière et la canal. Le 10 juin, les Panzers de Gudérian traversaient la rivière à Château-Porcien. Le 11 juin, la bataille de Rethel était terminée et le 14 les troupes allemandes défilaient sur les Champs Elysées…
J’ai donc extrait la photo de l’ouvrage de R. Marcy La bataille de Rethel (Éditions Terres ardennaises), tout comme celle qui apparaît en tête de cet article et que R. Marcy reproduit lui-même en indiquant un passage de fantassins sur l’Aisne « entre Barby et Nanteuil ». Ce cliché est pourtant extrait  d’un numéro de 1940 du magazine allemand Signal dont la légende, à l’origine donc, indique seulement « Il y a quelques heures à peine que l’infanterie allemande a franchi l’Aisne sur des ponts de sacs flotteurs que les sapeurs ont construit malgré le feu de l’ennemi… »
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