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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 08:16
   




Le n° 98 de la revue vient de sortir. Vous y trouverez le texte complet du mémoire qui a été consacré à la famille Cyminski
et envoyé à la mairie de Rethel (sans réponse aucune à ce jour...) (La Shoah dans les Ardennes : le cas de la famille Cyminski à Rethel).
Vous pourrez, entre autres, y lire aussi un excellent article  de Gilles Deroche consacré au premier conflit mondial (Le journal de l'occupation, de Julien Schmitt à Alland'huy, 1915-1918).
A consommer sans modération...
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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 08:02

Les ouvrages sont cités dans l'ordre chronologique de leur publication. Le choix des limites chronologiques est assez arbitraire, l'année 2000 a le mérite de trancher une période et de marquer une rupture chronologique nette. De toutes façons, les publications sur cette période, dans notre petit département, ne sont pas légions et n'encombrent pas les fonds de bibliothèque, le choix d'une date de rupture est donc purement formel.

    





























 

VADON (J.), Les Ardennes en images (1940-1944), SODIM, Bruxelles, 1977

Il fut l'un des premiers ouvrages à destination du grand public sur cette période de l'histoire, s'insérant dans une collection sur l'Occupation dans les départements, le livre vaut surtout pour la richesse de ses illustrations (une centaine de photos).

 

 

VADON (J.), Les Ardennes dans la guerre (1939-1945), Éditions Horvath, Le Coteau, 1985

Jacques Vadon voulait que le livre constitue une synthèse de ses recherches. Destiné à un large public, il constitue un exposé intéressant sur l'Occupation et sur la Résistance, avec une iconographie très riche (photographies, aussi documents des archives des FFI, mais la taille des documents les rend souvent peu lisibles). Un détail amusant : les curieuses légendes de certaines photos (par exemple ce portrait d'un groupe d'auxiliaires féminines de la Luftwaffe titré : « Pas même belles ! »). Dans un entretien accordé à L'Ardennais lors de la parution du livre J. Vadon s'en expliquait : « Je les ai légendées [les photos] dans l'esprit de l'époque, autant que possible. Des gens vont me reprocher sans doute d'être anti- boche ! Mais c'était l'esprit du temps, ici, comprenez-vous. Ce que j'ai écrit n'est pas impartial !»

 

 

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2 janvier 2007 2 02 /01 /janvier /2007 10:21
Les ouvrages sont cités dans l'ordre chronologique de leur publication. Le choix des limites chronologiques est assez arbitraire, l'année 2000 a le mérite de trancher une période et de marquer une rupture chronologique nette. De toutes façons, les publications sur cette période, dans notre petit département, ne sont pas légions et n'encombrent pas les fonds de bibliothèque, le choix d'une date de rupture est donc purement formel.
                                                                                                       

GRANDVAL (G.) et JEAN COLIN (A.), Libération de L'Est de la France, Hachette, Paris, 1974


    Une grande étude, composée par un harmonieux mélange de mémoires vécues et d'analyse historique, consacrée aux huit départements formant la Région C de la Résistance, par son ancien chef, Gilbert Grandval. Indispensable pour qui veut aller plus loin dans la compréhension de l'organisation de la Résistance.
Présentons donc son principal et illustre auteur, Gilbert Grandval qui eut entre les mains les destinées de la résistance ardennaise de 1943 à la Libération.

 Gilbert Grandval, né à Paris en 1904, issu d'une famille de vieille souche alsacienne était avant la guerre directeur commercial d'une entreprise industrielle de produits chimiques. Lors de la déclaration de guerre, il est mobilisé comme sous-lieutenant pilote dans l'aviation. Reprenant son activité après la défaite, il profite de ses fonctions pour collecter des renseignements et participer à des filières d'évasion d'aviateurs alliés. En juin 1943, recherché par la Gestapo, il entre en clandestinité et adhère au mouvement « Ceux de la Résistance » (C.D.L.R.), y prend des responsabilités, notamment à l'état-major F.F.I. de Paris où il est affecté. Ce passage lui permet de se familiariser avec la diversité et la complexité des problèmes qui peuvent se poser à l'échelle d'une région.

Le 26 novembre 1943, il prend la succession de Pierre Arrighi (arrêté par les Allemands le 19 novembre) à la tête de l'organisation militaire de C.D.L.R. Ce mouvement s'est vu confié le commandement de la région C de la Résistance par le général Delestraint, chef militaire de l'A.S. Par cette nomination, Grandval devient chef des F.F.I. de la région C qui couvre les départements des Ardennes, de la Marne, de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse, de la Moselle, du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et des Vosges.

En janvier 1944, le Délégué Militaire Régional, André Schock (D.M.R. depuis septembre 43) est arrêté par la Gestapo à Paris. Grandval est pressenti pour prendre sa succession. A compter de février, Grandval va cumuler les fonctions de chef des F.F.I. et de Délégué Militaire Régional de la région C (pseudo « Planète »).

En sa qualité de chef des F.F.I., il rend compte de son activité au COMAC (la Résistance intérieure). En tant que D.M.R., il est aux ordres du général Koenig, donc du général de Gaulle (résistance extérieure). Cette double casquette en fait l'unique intermédiaire pour la région entre l'état-major interallié à Londres et la Résistance intérieure.

A la libération, le général de Gaulle lui confie le commandement de la XXe Région Militaire et le fait compagnon de la Libération et Chevalier de la Légion d'Honneur. Après avoir passé dix ans en Sarre en qualité de Gouverneur Militaire puis d'Ambassadeur de France, il sera nommé Résident Général de France au Maroc.

Après 1958 et le retour du général de Gaulle, il sera successivement Secrétaire général de la Marine marchande, puis Secrétaire d'État au commerce extérieur et pendant quatre ans Ministre du Travail.

Grand Officier de la Légion d'Honneur et membre du Conseil de l'Ordre de la Libération, Compagnon de la Libération, titulaire de la Rosette de la Résistance et d'une croix de guerre ornée de trois palmes et d'une étoile (parmi ses décorations les plus prestigieuses), Gilbert Grandval est décédé le 29 novembre 1981 à Paris.

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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 10:43

Les ouvrages sont cités dans l'ordre chronologique de leur publication. Le choix des limites chronologiques est assez arbitraire, l'année 2000 a le mérite de trancher une période et de marquer une rupture chronologique nette. De toutes façons, les publications sur cette période, dans notre petit département, ne sont pas légions et n'encombrent pas les fonds de bibliothèque, le choix d'une date de rupture est donc purement formelle.

    

    Couvrant une longue période de l'histoire, du début du XIXe siècle à la Libération, l'ouvrage contient un chapitre sur la Résistance, celle-ci n'étant plus seulement considérée comme un mouvement de libération national, mais aussi comme un instrument d'émancipation pour la classe ouvrière.

Henri Manceau (1907-1986), professeur à l'École normale de Charleville et historien du mouvement ouvrier, place la Résistance des communistes et celle des FTP au centre de la lutte populaire contre l'occupant, non sans afficher clairement ses solides convictions d'historien formé à l'école marxiste.

« L'histoire de la Résistance ardennaise, quand elle est présentée par un membre de l'OCM, est encore victime des réflexes anticommunistes dont ne peuvent se guérir certains officiels de l'après-guerre qui ont fait de la droite le parangon de la résistance [?] Y a-t-il lieu d'éclairer uniquement le portrait de quelques personnalités auxquelles on attribue un rôle majeur ? Ou bien n'est-il pas plus juste de considérer la masse obscure de ceux qui, animés par le même idéal, s'étaient engagés dans la même action ? Le héros ou les masses faisant l'histoire ? On sait bien que ce sont les masses. »

On mesure, à la lecture de ces lignes, l'évolution de l'historiographie de la Résistance depuis la fin des années 60.
Ainsi est mise en avant l'action, dès avant le 22 juin 1941, des communistes ardennais, cheminots, métallos, frappés par la répression policière de Vichy et celle des Allemands ; la naissance des FTP et leur implantation dans le département, l'ostracisme (supposé ou réel) dont ils furent victimes de la part des autres mouvements. L'exposé est donc, de façon assez nette, partisan et vindicatif, reflet aussi des tensions et des engagements de son époque.

Manceau (H.), Des luttes ardennaises, trois siècles d'histoire, Éditions Sociales, Paris, 1969

 

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