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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 11:17

Sébastien Haguette, président de la Société d’histoire et d’archéologie du Sedanais, et Reinhold Weitz, docteur en histoire, se sont plongés dans les archives françaises et allemandes du camp de travail pour prisonniers civils du château de Sedan, connu sous la dénomination de « Bagne de Sedan », qui a détenu près de 5 000 hommes entre janvier 1917 et novembre 1918.

 

Dans un article paru dans la presse régionale (« L’Ardennais » du 3 mars 2023), Sébastien Haguette reconnaît que les recherches sur le sujet sont rares, alors que « les archives municipales de Sedan sont volumineuses ». Il y a déniché « plusieurs listes écrites par les Allemands sur les différents camps de prisonniers civils qui étaient déportés pour être utilisés comme main-d’œuvre. » Les deux historiens ont ainsi pu estimer le taux de mortalité de ce camp à la réputation effrayante, et, avec l’aide de bénévoles, ont pu reconstituer la vie de 300 détenus du bagne. « La mortalité était plus faible que les témoignages le laissaient penser, mais cela ne remet en cause ni la souffrance ni les mauvais traitements. Le bagne de Sedan était bien un lieu de privation de liberté où les prisonniers recevaient trop peu de nourriture par rapport aux travaux de force imposés. Les Allemands leur demandaient de charger et de décharger des trains, de démonter des machines…». L’historien conclut que «le bagne était un camp de prisonniers en temps de guerre, mais il n’y avait pas de volonté de mise à mort des prisonniers. Le taux de mortalité s’élevait à 20 ou 30 %, ce qui est déjà énorme. »

Le Bagne de Sedan est un livre appelé à faire date dans la bibliographie de la Grande Guerre. Une co-édition Terres Ardennaises / SHAS. 

Plaque commémorative à l'entrée du château de Sedan

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