Publié à l’initiative de la SNCF, le « Livre Mémorial des cheminots décédés par mesure de répression pendant la Deuxième Guerre mondiale » fait converger plusieurs recherches et travaux lancés tant par SNCF que par les associations de cheminots et leurs organisations sociales.
Avec l’objectif premier de rendre hommage aux victimes en les faisant mieux connaître, il suit les méthodes éprouvées des dictionnaires biographiques et historiques (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier ; Dictionnaire de la Résistance) et constitue ainsi une étude approfondie des victimes cheminotes de la répression. Dans le domaine de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, il vient en complément, en adoptant le point de vue de l’appartenance professionnelle, des « livres-mémoriaux » qui ont été construits par S. Klarsfeld pour les Juifs de France, par la Fondation pour la mémoire de la Déportation pour les déportés de répression, par divers ordres et instituts (Compagnons de la Libération), par plusieurs collectivités locales. Plus généralement, l’ouvrage s’inscrit dans le mouvement actuel de l’histoire qui privilégie les parcours de vie des individus pour mieux en comprendre les ressorts et favorise les projets collectifs. Du point de vue de la mémoire, le projet participe à la constitution des monuments définitifs de la Première et Deuxième Guerre mondiales (Murs des noms, Anneau de la mémoire, plaques dans l’espace public et, en ce qui concerne SNCF, dans les gares).
Le livre rassemble les fiches biographiques de tous les agents, employés ou anciens agents et employés de la SNCF décédés à la suite des mesures de répression de l’occupant ou du gouvernement de Vichy, quel qu’ait été le mode de leur exécution ou décès (fusillés après condamnation, otages exécutés, morts avant jugement dans les prisons, abattus ou massacrés, morts en déportation ou très peu de temps après leur retour). Il n’inclut pas les autres victimes de guerre, c’est-à-dire les personnes mortes lors de bombardements, mitraillages (cas des équipes de conduite), ni les militaires morts sous les drapeaux en 1939-1940 ou 1944-1945, mais plusieurs listes spécifiques sont publiées en annexe. Plus de 2 500 personnes ont été identifiées et leur parcours, professionnel et de répression, étudié. Des milliers d’autres ont été vérifiés. Les archives utilisées sont en premier lieu les dossiers nominatifs des victimes conservés par le Service historique de la Défense et les fiches et dossiers des agents conservés par la SNCF.
http://www.ahicf.com/livre-memorial-des-cheminots-decedes-par-mesure-de-repression.html