Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 13:10

Martyrologe de la Résistance ardennaise de ROCIPON à SOULARD

 

427 – ROCIPON Jules, né le 16 juillet 1893 à Thonne-les-prés (Meuse), employé à la SNCF à Villers-Semeuse. Membre des FTP arrêté le 26 novembre 1943, il fut déporté au départ de Paris, gare de l’Est, le 25 février 1944, vers le camp de concentration de Natzweiler. Soumis au décret Keitel «Nacht und Nebel», il fut transféré au camp de concentration de Dachau puis à Ebensee (Kommando de Mauthausen) où il mourut le 8 février 1945.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Mohon.

 

428 – ROCIPON Pierre, né le 20 mars 1914 à Mézières, employé à la SNCF à Mohon, fils du précédent. Membre des FTP, date et lieu de l’arrestation inconnus. Déporté au départ de Paris, gare de l’Est, le 25 février 1944, vers le camp de concentration de Natzweiler. Soumis au décret Keitel «Nacht und Nebel», il fut transféré au camp de concentration de Dachau puis à celui de  Neuengamme où il décéda le 15 décembre 1944. (Son frère Roger 20 ans, employé à la SNCF, fut arrêté le 10 septembre 1943 à Saint-Dizier. Déporté au départ de Compiègne le 12 mai 1944 vers le camp de concentration de Buchenwald, il fut libéré à Tanne le 13 avril 1944).

 

429 – ROGER Daniel, né le 2 janvier 1928 à Vandy, domicilié à Terron-sur-Aisne. Fusillé en cette commune lors des combats pour la libération le 1er septembre 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Terron-sur-Aisne.

 

430 – ROGER Jean, né le 7 mars 1910 à Nouzonville, domicilié en cette commune.  Agent de liaison du commandant « Prisme » (J. de Bollardière), chef du maquis des Ardennes. Au retour d’une mission auprès des troupes américaines à Charleville, il fut grièvement blessé (artère fémorale sectionnée) par un tireur allemand embusqué dans les usines Thomé-Gromback, et décéda des suites de cette blessure le 3 septembre 1944 à Nouzonville.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Nouzonville.

 

431 – ROGER Serge, né le 15 août 1923 à Sedan, domicilié en cette commune. Tué au maquis de Lussac (Vienne) en juin 1944 ? 

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Givonne.

 

432 - ROGUIN André, né le 5 juillet 1926 à Chauvency-le-Château (Meuse), domicilié à Givet. Agent de renseignement du secteur FFI de Givet. Tué lors des combats pour la libération, à Givet le 1er septembre 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Givet.

 

433 - ROLLAND Jean, né 22 janvier 1890 à Dinan (Côtes du Nord), garagiste à Sedan. Arrêté le 31 mars 1944 par la Gestapo dans le cadre de l’affaire dite « des parachutistes alliés». Déporté le 2 juillet 1944 au départ de Compiègne vers le camp de concentration de Dachau, il y est décédé le 4 avril 1945.

 

434 – ROPARS Jean, né le 21 février 1900 à Landevennec (Finistère), receveur des Douanes à Fumay. Arrêté par la police allemande le 13 janvier 1944, soupçonné d’appartenir un groupe de résistance. Déporté le 22 janvier 1944 au départ de Compiègne vers le camp de concentration de Buchenwald, il est décédé le 9 mars 1944 au camp de concentration de Mauthausen. Décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance (décret du 31 mars 1947 - JO du 10 juillet 1947), de la Médaille de la Résistance Belge. Son nom est inscrit au registre d'or du corps des douanes.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Fumay et de Landevennec, ainsi que sur la plaque commémorative 1939-1945 des agents des Douanes à Charleville-Mézières.

 

435 – ROUCHOUSE Jacques, Léopold, né le 20 mai 1921 à Gruyère (Vosges), domicilié à Revin. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

 

436 – ROUY Pierre, né le 21 octobre 1902 à Sedan (Ardennes) d’Ernest Rouy, fabricant de draps, et d’Eugénie Brachet, domiciliés à Sedan. Il s’était marié le 21 novembre 1934 à Paris avec Pauline Marie Louise Sourdat. Industriel, président directeur de la « Société anonyme de Filature et de Tissage de Sedan » installé à Olly (Ardennes), dite usine du Warcan. En 1944, il avait été mis en confiance par les miliciens membres d’un groupe d’action de la Sipo-SD ayant créé un faux maquis, connu sous la dénomination de « Bande au Bossu » et commandé par le français Pierre-Mary Paoli. Croyant avoir à faire avec de vrais patriotes, il s’était dévoué, avec le maire de la commune, Alfred Lejeune, pour leur procurer l’aide dont ils avaient besoin. Le 28 août 1944, en fin de matinée, alors qu’ils quittaient le village d’Illy après avoir déjà assassiné huit personnes, les miliciens arrêtèrent leur véhicule à la hauteur de M. Rouy, qui se rendait à Sedan et stationnait sur le bord de la route de Givonne, sa moto étant tombé en panne. L’un d’eux sortit un revolver et abattit Pierre Rouy d’une balle dans la tête.

Son nom est inscrit sur la pierre du mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes), ainsi que sur la plaque commémorative apposée à Illy-Olly en mémoire des hommes « lâchement assassinés le 28 août 1944 par les miliciens à la solde de l’ennemi ».

 

437 – ROY Guy, Léonce, né le 6 avril 1922 à Paris, étudiant domicilié à Rumigny. Agent de liaison du secteur de Signy-l’Abbaye commandé par Georges-Henri Lallemand, il fut arrêté par la Feldgendarmerie à Tournes le 20 août 1944, alors qu’il revenait de Charleville chargé d’un pli destiné au maquis de Rumigny. Incarcéré à la prison de Charleville, torturé par la Gestapo qui recherchait l’emplacement du maquis, il fut extrait de sa cellule pour être fusillé au Bois de la Rosière, à Tournes, le 29 août 1944. Griévement blessé de six balles de mitraillette, laissé sur le terrain, il fut recueilli agonisant à Damouzy. Il décéda le 30 août, après avoir raconté son martyre aux personnes qui le soignaient.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Rumigny, ainsi que sur le monument aux fusillés du Bois de la Rosière à Tournes.

 

438 – ROYAUX Guy, né le 23 février 1926 à Fumay, domicilié en cette commune. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

 

439 – ROYAUX Paul, Ernest, né le 23 février 1908 à Rocroi, fils de Joseph Royaux, mouleur, et d’Odile Pélagie Saive, son épouse. En 1928, il effectue son service militaire, mais il est rappelé en 1939 dans une compagnie motocycliste. Célibataire, il est coiffeur de profession, employé au salon Schwartz à Charleville.

« Petit, l’œil vif, l’esprit pétillant, la parole facile, l’argument convaincant, et l’humeur bagarreuse, Royaux a milité avant guerre dans une organisation syndicale, la C.G.T. Avec son ami André Point, qu’il a rappelé auprès de lui en octobre 1940, il a repris son travail dans un salon de l’avenue Jean Jaurès. Les civils ne sont pas nombreux alors, à Charleville, et la clientèle comprend, outre les quelques carolopolitains rentrés, des prisonniers de guerre du Frontstalag et… des Allemands. Royaux couvre ceux-ci de lazzis et devant leur manque de réaction, il en conclut à leur lourdeur d’esprit, à leur lenteur de compréhension, ce qui explique peut-être sa témérité. Les prisonniers qui l’entendent ont vite découvert en lui un allié possible à leurs projets d’évasion, et c’est ainsi que, avec Point, il va commencer à organiser le passage d’évadés de la zone interdite à la zone simplement occupée. Cette filière se continuera jusqu’en zone libre d’une part, et d’autre part jusqu’en Allemagne où Royaux ira lui-même rechercher son frère prisonnier. » Ainsi Georges Henri Lallement décrivait-il Paul Royaux.

Comme beaucoup, Royaux voit dans l’aide aux prisonniers de guerre évadés la forme de résistance la plus adaptée et la seule possible en ces débuts de temps d’occupation (on lui prête plus de 3 000 évasions ! après celles de ses deux frères qu’il est lui-même allé chercher). Nous sommes en 1940, la Wehrmacht est victorieuse sur tous les fronts, l’Angleterre est assiégée, personne ne croit qu’elle pourra résister longtemps à la formidable machine de guerre nazie.

Un dimanche de janvier 1941, au café « Le Pacha », cours d’Orléans (aujourd’hui cours Briand), Paul royaux a invité quelques amis qui partagent ses sentiments et qui eux aussi veulent faire quelque chose contre l’occupant. Sont là : son compagnon André Point, garçon coiffeur comme lui ; l’industriel François Perrin ; l’employé Ernest Ledent ; le brigadier de police Aimable Pruvost ; le contremaître Gaston Robinet et l’étudiant Etienne Brice.

À l’issue des discussions et au moment de se séparer, Royaux affirme avec témérité : « Rappelez-vous que c’est ici que s’est tenue la première réunion de la résistance ardennaise. » Que va t-on faire ? En mars, Royaux est décidé à se rendre à Londres pour se présenter au Général de Gaulle, en recevoir une mission officielle, prendre de ses services des directives précises, recevoir un appui financier. Après plusieurs tentatives infructueuses de passage par voie maritime à partir de la Bretagne, à court d’argent et d’énergie, profondément déçu, il rentre à Charleville. Mais par l’intermédiaire d’une amie de Rethel, il prend contact avec des membres de l’état-major parisien d’un mouvement de résistance récemment créé, l’Organisation civile et militaire (OCM), dont il devient le représentant dans les Ardennes.

Filière d’aide aux prisonniers de guerre évadés qui arrivent de tous les coins du département depuis la Belgique, mais aussi collecte et transmission du renseignement dans le cadre du réseau CENTURIE, sabotage, recherche de terrains de parachutages, dissimulation d’armes et de munitions dans le cadre des « Unités de combat et de renseignement » (UCR) qu’il a mises en place, Royaux se dépense sans compter.

En juillet 1942, il participe à une réunion des responsables de groupements de résistance français et belges, à Herbeumont, en Belgique. L’animateur est un agent du SOE qui se lance, écrira un des hommes présent, dans « un étourdissant exposé des possibilités et des moyens pouvant être mis à [la] disposition [de la résistance] par les organismes anglais de Londres. » Sceptiques, les présents demandent « un message de confiance avant de suivre aveuglément. Ce message, tous les Ardennais, écoutant régulièrement la BBC s’en souviendront : “Ardenne tiens ferme ! Courage les amis, à bientôt”. »

Grâce à cette affiliation à un réseau Buckmaster, les Ardennes recevront leurs premiers parachutages d’armes  en mai et juin de 1943 sur le Monty, territoire de la commune de Messincourt, à la frontière belge. Mais Royaux ne sera plus là.

Rapidement, ses activités ne peuvent plus être ignorées de l’occupant. La première alerte sérieuse intervient au printemps de 1942 lorsqu’un agent de la police allemande tente d’infiltrer leur groupe et après que Royaux et ses camarades s’en sont débarrassés en l’exécutant et en jetant son corps dans la Meuse. Malgré cet échec, les Allemands persévèrent et parviennent à leur fin. À la fin du mois d’octobre 1942 la filière d’aide aux évadés passant par le Secours national à Charleville est démantelée par la police allemande à la suite de l’infiltration d’un « mouton » en son sein.

De nombreuses arrestations ont lieu dans le département. Paul Royaux est « grillé », il doit quitter les Ardennes. Il laisse comme successeur son lieutenant, qui est depuis toujours son ami, André Point, futur « Commandant Fournier ».

Royaux est alors affecté dans le département du Nord, où il devint « Ernest Duval », dit aussi « Max », agent de liaison interrégional de l’OCM assurant le contact entre Jean Tison, responsable départemental du mouvement, et la direction de la région A à Paris, c’est-à-dire Roland Farjon.

Alors qu’il se rend à un rendez-vous, Royaux tombe dans un souricière tendue par la Gestapo à Paris, square Mentholon, le 16 décembre 1943.

Emprisonné un temps à Saint-Quentin (Aisne), il est vraisemblablement pris en charge par « l’ange gardien des V1 » pour ses activités d’espionnage. Transféré au siège de l’Abwehr d’Arras à l’Hôtel de Commerce de la ville, il est condamné à mort par le tribunal du 65e corps d’armée allemand et exécuté, dans le plus grand secret, le jour de son 36e anniversaire, le 23 février 1944, au fort de Bondues, en compagnie d’Alexandre Schimmel.

Par décision du 9 avril 1945, la Commission nationale d’homologation des grades obtenus à titre des FFI a prononcé en faveur de Paul Royaux l’homologation dans le grade d’assimilation de Lieutenant-Colonel. Par ailleurs, Paul Royaux a été fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

Son corps est inhumé au cimetière d’Aiglemont. Une rue de cette commune porte son nom qui est aussi inscrit sur le monument aux morts.

Son nom est inscrit sur le Mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières, et une rue de cette commune porte le nom de Paul Royaux.

 

 

440 – RUBIO François, né le 12 mai 1922 à Monthermé, manœuvre en cette commune. Membre du maquis dit « de Launois » à Viel-Saint-Rémy. Arrêté à Hameuzy le 15 décembre 1943, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville et fusillé le 25 janvier 1944 à Mézières.

Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Monthermé et de Viel-Saint-Rémy.

 

441 – RZEPECKI Casimir, né le 3 janvier 1922 à Muzynowo-Kocielne (Pologne), fils de Joseph Rzepecki et de Rafalina Domagala, son épouse, tous deux domiciliés à Linay (Ardennes). Joseph quitta la Pologne en 1922 et vint travailler comme ouvrier aux forges de Blagny (Ardennes). Sa femme le rejoignit avec ses quatre enfants en 1924. Casimir fut comme son père ouvrier aux forges de Blagny. Il fut naturalisé français par décret du 1er février 1939. En janvier 1943, réfractaire au STO, il intégra le maquis franco-belge du Banel (Matton-et-Clémency, France) dirigé par Adelin Husson. Membre du corps francs, il participa à de nombreux sabotages et à des actions contre l’occupant. Il occupait une cagna au lieu-dit « le Paquis de Frappant », dans la clairière de Buchy, avec trois autres réfractaires, André Poncelet, Fernand Blaise, Armand Polèse, et une jeune fille, Jacqueline Ézannic. Le 18 juin 1944, après que le maquis eut été encerclé par de fortes troupes allemandes, les cinq maquisards furent arrêtés sans pouvoir opposer de résistance à leurs poursuivants. Les quatre jeunes hommes furent emmenés au fortin du Paquis de Frappant, les mains liées dans le dos avec du fil de fer. Ils furent battus à mort, puis, étendus le visage contre terre, et exécutés.

Le frère ainé de Casimir, Maurice Rzepecki, avait été fusillé par les Allemands le 20 avril 1944 au stand de tir de Berthaucourt à Mézières (Ardennes). Leur sœur, Ksawera, fut déportée au camp de concentration de Ravensbrück.

Une citation à l’ordre du Régiment, comportant l’attribution de la Croix de guerre a été décernée en 1945 à Casimir Rzepecki, à titre posthume, par le général Préaud.

Son nom est inscrit sur le Mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes).

 

442 – RZEPECKI Maurice, né le 2 février 1924 à Wincki (Pologne), domicilié à Linay (frère du précédent). Ouvrier aux Forges de Blagny, domicilié à Linay, au début de 1942, après avoir vainement tenté de rejoindre l’Angleterre, il s’engagea au 6e bataillon de chasseurs alpins à Grenoble. Après la dissolution de l’armée d’armistice, il fut renvoyé dans ses foyers. En juillet 1943, il rencontra Henri Vin qui l’intégra dans son groupe de résistance dépendant du maquis franco-belge du Banel. Auteur de nombreux sabotages contre l’occupant, il fut envoyé en mission à Vireux avec Robert Lambert, après avoir commis un attentat contre le chef de culture allemand de Mairy. Les deux hommes étaient attendus à la gare de Vireux par la Feldgendarmerie, le 4 janvier 1944, et après échange de coups de feu, Maurice Rzepecki fut blessé et arrêté. Incarcéré à la prison de Charleville, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Charleville le 28 mars et fusillé sur le plateau de Berthaucourt, à Mézières le 20 avril 1944. Dans le camion qui l’emmenait sur le lieu de son supplice, assis sur son cercueil, il chanta la Marseillaise en criant : « Vive la Pologne ! Vive la France ! »

Son frère, Casimir, fut martyrisé puis exécuté après la réduction du maquis franco-belge du Banel, le 18 juin 1944.

Une citation à l’ordre de la Brigade, comportant l’attribution de la Croix de guerre lui a été décernée en 1945, à titre posthume, par le général Préaud.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Linay.

Son nom et celui de Robert Lambert figurent sur une plaque commémorative en gare de Vireux-Molhain.

 

443– SACCHI Emile, né le 26 décembre 1893 à Magenta (Italie), épicier à Pure. Arrêté par la police allemande le 11 mars 1944 pour avoir avoir hébergé, en décembre 1943, des résistants hollandais. Déporté le 27 avril 1944 au départ de Compiègne vers le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Transféré aux Camps de concentration de Buchenwald puis de Flossenbürg, il est décédé le 7 avril 1945 à Offenburg (Kommando de Sachsenhausen).

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Pure.

 

444 – SAGNET Blanche, née Deloche le 21 décembre 1901 à Jandun, cultivatrice à Écordal. Arrêtée le 1er avril 1944 par la Gestapo pour hébergement d’aviateurs alliés, dans le cadre de l’affaire dite « des parachutistes alliés», elle fut déportée au départ de Paris, gare de l’Est, à destination du camp de Sarrebrück neue Bremm, le 4 juillet 1944. Transférée au camp de concentration de Ravensbrück, elle y est décédée le 27 mars 1945.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Écordal.

 

445 - Sagnet Paul, né le 24 mars 1892 à Écordal, cultivateur en cette commune. Arrêté le 1er avril 1944 par la Gestapo pour hébergement d’aviateurs alliés, dans le cadre de l’affaire dite « des parachutistes alliés ». Déporté au départ de Compiègne le 2 juillet 1944 vers le camp de concentration de Dachau, il y est décédé le 29 décembre 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Écordal.

 

446 – SAINGERY Roger, Vital, Gaston, né le 2 janvier 1900 à Flaigne-les-Oliviers, domicilié à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne). Membre du groupe « Liberté » qui se structura en août 1943 à Neufchâtel, il participa à de nombreux sabotages tant sur voies ferrées que sur les écluses du canal latéral à l’Aisne. Il fut arrêté avec 23 de ses camarades le 24 février 1944 à l’aube, après que les Allemands eurent encerclés le bourg. Si certains furent condamnés à mort par un tribunal militaire allemand (dont Virgile Muteau), Roger Saingery fut transféré de la prison de saint-Quentin au camp de Compiègne-Royalllieu dès le 30 mars. Déporté le 27 avril 1944 au départ de Compiègne vers le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, il fut transféré aux Camps de concentration de Buchenwald puis de Flossenbürg. Il est décédé le 16 septembre 1944 à Hersbruck (Kommando du camp de Flossenbürg).

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Flaignes-Havys, ainsi que sur le monument commémoratif de la Résistance de Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).

 

447 - SAINT-MICHEL Charles, Antoine, né le 29 janvier 1920 à Saint-Florent (Deux-Sèvres). Date et motif de l’arrestation inconnus. Exécuté par les Allemands au Bois de la Rosière, à Tournes, le 29 août 1944. Son nom ne figure pas dans le registre d’écrou de la prison allemande de Charleville. Il ne figure pas non plus dans les dossiers de la DAVCC à Caen. L'inscription "Mort pour la France" est portée sur le registre d'état-civil.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés du Bois de la Rosière à Tournes.

 

448 – SALMERON Alexandre, né le 6 juin 1921 à Sidi-Bel-Abbes (Algérie), domicilié à Ardeuil. Réfractaire au STO, réfugié avec son frère dans un maquis à Haybes, à la frontière franco-belge, il fut dénoncé par un traître introduit dans le maquis, et arrêté par la police allemande le 14 mars 1944 au café Manon à Fumay. Incarcéré à la prison de Charleville, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de Charleville le 4 mai 1944 et fusillé le lendemain sur le plateau de Berthaucourt à Mézières.

 

449 – SALMERON Auguste, né le 30 janvier 1924 à Oran (Algérie), domicilié à Ardeuil (frère du précédent). Réfractaire au STO, réfugié dans un maquis à Haybes, à la frontière franco-belge, il fut dénoncé par un traître introduit dans le maquis, et arrêté par la police allemande le 14 mars< 1944 au café Manon à Fumay. Incarcéré à la prison de Charleville, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de Charleville le 4 mai 1944 et fusillé le lendemain sur le plateau de Berthaucourt à Mézières.

 

450 – SAUVAGE Jean, né le 1er mars 1910 à Sedan, chef de bureau du Cabinet du préfet des Ardennes, domicilié à Mézières. Membre de l’OCM depuis 1942, sous les ordres du Commissaire de police Jean Stromboni, responsable NAP de la région de Saint-Quentin, il fut arrêté par la Gestapo le 8 juin 1944. Incarcéré à la prison de Charleville du 8 au 23 juin, puis à Saint-Quentin, il fut déporté le 18 août 1944 au départ de Compiègne-Rethondes vers le camp de concentration de Buchenwald. Il est décédé le 20 janvier  1945 à Neu Stassfurt (Kommando du camp de Buchenwald).

 

451 – SAUVAGE Raymonde, née le 14 avril 1906 à Savigny-sur-Aisne, rédactrice principale à la Préfecture, domiciliée à Mézières. Elle fut arrêtée par la Gestapo le 21 décembre 1943, lors des opérations de police menées par les autorités d’occupation après le démantèlement du maquis dit « de Launois » à Viel-Saint-Rémy. Déportée, sans avoir été jugée,  le 31 janvier 1944 au départ de Compiègne vers le camp de concentration de Ravensbrück, où elle est décédée le 12 novembre 1944.

 

452 – SAUVEZ Lucien, né le 28 août 1917 à Coingt (Aisne), employé municipal en cette commune. Appartenant au groupe d’Émile Fontaine (chef de secteur de Rumigny/Signy-l’Abbaye). Dénoncé  par un traître à la solde de la Gestapo, il fut arrêté le 8 mars 1944 et fusillé à Saint-Quentin un mois plus tard.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Coingt, ainsi que sur le monument commémoratif des fusillés du 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne).

 

453 – SAVART Henri, né le 10 novembre 1895 à Nouzonville, domicilié en cette commune. Date et motif de l’arrestation inconnus. Déporté le 24 janvier 1943 au départ de Compiègne vers le camp de concentration de Sachsenhausen. Transféré aux camps de Bergen-Belsen puis de Neuengamme. Décédé le 12 décembre 1944 à Hambourg (dans un Kommando du camp de Neuengamme).

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Nouzonville.

 

454 – SAVIN Georges, né le 16 mars 1905 à Revin, domicilié en cette commune. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

 

455 – SAXE Roland, né le 27 mars 1925 à Givonne (Ardennes), domicilié à Illy (Ardennes). En 1944, ouvrier à la filature du Warcan à Olly (Ardennes) dirigée par Pierre Rouy, Roland Saxe, accompagné de trois camarades (Luc Lilès, Bernard Stringer et Marceau Hermant) comme lui réfractaires au STO, voulait rallier un maquis pour participer aux combats de la libération. Il s’adressa au chef du faux maquis créé par des miliciens, membres du groupe d’action de la Sipo-SD cantonné à Sedan (Ardennes), connu dans la région sous la dénomination de « Bande au Bossu ». Les miliciens accueillirent leurs recrues et les exécutèrent dans le bois de la Hatrelle, à Illy, le 28 août 1944.

Son nom est inscrit sur la pierre du mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes), ainsi que sur la plaque commémorative apposée à Illy-Olly en mémoire des hommes « lâchement assassinés le 28 août 1944 par les miliciens à la solde de l’ennemi ».

 

456 – SCHLEISS Paul, né le 27 mars 1913 à Reims, domicilié à Reims. Responsable du Parti socialiste clandestin et du mouvement libération-Nord à Reims, il fut arrêté le 8 juillet 1944 à Reims dans le cadre de l’enquête de la Gestapo sur le maquis du Banel et ses ramifications. Incarcéré à Charleville, il fut fusillé au Bois de la Rosière, à Tournes, le 29 août 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés du Bois de la Rosière à Tournes, sur le monument commémoratif des Hautes Promenades à Reims, sur le plaque commémorative au 13, boulevard de la Paix à Reims (dans la salle de réunion de la Bourse du Travail, « Á la mémoire de nos camarades tombés dans la lutte pour la liberté victimes de la barbarie nazie »), sur la plaque commémorative de son domicile, au 34 rue Emile Zola (« Ici demeurait Paul Lucien Schleiss, Patriote fusillé par les Allemands »), ainsi que sur la Stèle commémorative 1939-1945 du Parti Socialiste à Reims («Le Parti socialiste S.F.I.O. à ses héros de la Résistance 1941-1945»)

 

457 – SCHNEITER Marie, François, André, né le  27 juin 1914 à Reims. Chef du mouvement CDLR dans la Marne, Chef des FFI de l’arrondissement de Reims et du BOA-Marne, il fut arrêté le 8 juillet 1944 à Reims dans le cadre de l’enquête de la Gestapo sur le maquis du Banel et ses ramifications. Incarcéré à Charleville, il fut fusillé au Bois de la Rosière, à Tournes, le 29 août 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés du Bois de la Rosière à Tournes, sur le monument commémoratif des Hautes Promenades à Reims, sur le plaque commémorative apposée à son domicile au 26 boulevard de la Paix à Reims (« Ici demeurait Marie François André Schneiter Patriote fusillé par les Allemands »).

 

458 – SEEMANN Abraham, né le 4 mars 1862 à Mitau (Lettonie. La ville porte aujourd’hui le nom de Jelgava), artisan domicilié à Nouzonville. Ce vieil homme fut arrêté par la police allemande le 3 janvier 1944 au soir, lors de la grande rafle des derniers juifs des Ardennes. Il fut déporté au départ de Drancy par le convoi 66 du 20 janvier 1944 vers le camp de concentration d’Auschwitz. Il est décédé en ce camp le 25 janvier 1944.

Son nom est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

 

459 – SERRE Louis, né le 21 avril 1900 à Mauriac (Cantal), épicier à Brunehamel (Aisne). Appartenant au groupe d’Émile Fontaine (chef de secteur de Rumigny/Signy-l’Abbaye), il fut dénoncé  par un traître à la solde de la Gestapo et arrêté le 5 mai 1944. Déporté le 21 mai 1944 au départ de Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme, il est décédé le 16 avril 1945 à Wöbbelin (Kommando de Neuengamme).

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Brunehamel.

 

460 – SIMONIS Georges, Émile, Joseph, né le 20 avril 1907 à Nouzonville, employé de bureau à Mohon, domicilié à Saint-Laurent. Il fut arrêté par la Gestapo sur son lieu de travail le 8 décembre 1943, pour son activité de résistant au sein de l’OCM. Déporté le 25 février 1944 au départ de Paris, gare de l’Est, vers le camp de concentration de Natzweiler, soumis au décret Keitel «Nacht und Nebel», il fut transféré à la prison de Brieg, puis successivement aux camps de concentration de Gross Rosen et de Dora. Décédé le 3 avril 1945.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Laurent.

 

461 – SINTE Emile, Arthur, né le 4 novembre 1922 à Ligny (Belgique), domicilié à Revin. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

 

462 – SINTE Félix, né le 4 juillet 1925 à Ligny (Belgique), domicilié à Revin. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

 

463 – SOHET Marcel, né le 15 mars 1904 à Aubrives, domicilié à Foische. Arrêté par les autorités allemandes à une date inconnue pour détention illégale d’armes. Déporté le 23 mars 1944 au départ de Paris, gare de l’Est, vers le camp de concentration de Natzweiler. Soumis au décret Keitel «Nacht und Nebel». Décédé à une date inconnue au camp de concentration de Bergen-Belsen.

 

464 – SOMSON Albin, né le 4 novembre 1924 à Revin, domicilié en cette commune. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

 

465 – SOULARD Maurice, né le 13 novembre 1924 à Château-Regnault, domicilié à Revin. Volontaire au maquis des Ardennes, exécuté par les Allemands à Revin le 13 juin 1944.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Bogny-sur-Meuse, ainsi que sur le monument aux fusillés des Manises à Revin.

Partager cet article

commentaires