Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 08:05

       Comment passer sous silence la publication d'un tel ouvrage ? Audacieux dans le fond comme dans la forme, la qualité des textes égale celle d'une iconographie très riche.

    Le choix éditorial qui a présidé à sa réalisation est d'autant plus original que le texte est bilingue, et qu'à la partie consacrée à l'occupation allemande en France répond une seconde partie consacrée, par des chercheurs allemands, à l'occupation française en Rhénanie. Il vous faut alors, pour la découvrir, retourner le livre et "commencer par la fin" (ce qui ne manque jamais d'étonner votre entourage) S'il n'épuise pas le sujet, de multiples aspects des quatre années passées sous la botte allemande (pour ne parler que de cette première partie qui forme tout de même plus des trois quarts du volume) font l'objet d'exposés très clairs, y compris pour le béotien (que je suis).
                                           
                                                                       
Si, sur bien des points, la vie quotidienne des Ardennais occupés en 14-18 ressembla à celle des mêmes occupés de 40 à 44 (une étude comparative serait assez intéressante), j'ai lu avec un intérêt particulier un court chapitre intitulé « Les Ardennais en Résistance ». Pour me voir confirmer qu'il n'y eut, pendant cette occupation, aucune résistance autre que passive (juste une mauvaise volonté évidente à répondre aux injonctions allemandes), ni aucune autre forme de collaboration qu'horizontale (la collaboration se drapant dans les plis d'idéologies qui n'existaient pas encore).
On peut nuancer le propos en rappelant que certains, à l'instar d'Alphonse Machaux aux Hauts-Buttés, travaillèrent pendant ce conflit pour le 2e bureau de l'armée française, servant d'agent de renseignement et de liaison (il reprit du service en 43-44 en constituant les équipes de réception des parachutages avec, entre autres, Louis Fontaine, des Vieux-Moulins de Thilay). On peut rappeler aussi que pour avoir aidé des prisonniers de guerre français évadés, ou des soldats isolés à l'arrière de la ligne de front, des familles furent arrêtées et déportées en Allemagne.


    Rappelons aussi que le Musée Guerre et Paix en Ardennes accueille jusqu'au 24 décembre l'exposition "Occupations croisées : 1914-1929" et que des conférences y seront organisées par les co-auteurs (programme au 03 24 72 69 50)

Ouvrage collectif, Occupations - Besatzungzeiten, Editions Terres Ardennaises, Charleville-Mézières, 2007
Partager cet article

commentaires