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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 18:16
HISTOIRE ET MEMOIRE DE L'OCCUPATION DANS LES ARDENNES (1940-1944)
"Ardenne, tiens ferme !" fut le journal clandestin de la Résistance ardennaise. Ce fut aussi un message personnel diffusé sur la BBC au mois de juillet 1942, qui permit les premiers parachutages d'armes dans le département...

 

Le blog de Philippe Lecler, auteur, chercheur, membre de la Société d'Histoire des Ardennes...

 

Mes publications :

L’affaire des Manises, éditions D. Guéniot, Langres, 2004 (épuisé).
Ami, si tu tombes. La Résistance dans la région de Rethel 1940-1944, éditions D. Guéniot, Langres, 2006 (épuisé).
Le dossier Cyminski, Rethel octobre 1942, janvier 1944 : un épisode de la Shoah dans les Ardennes, éditions « C’est arrivé près de chez vous », 2008.
Le temps des partisans, suivi de "Mémorial de Berthaucourt, la Résistance et sa répression dans les Ardennes", éditions D. Guéniot, Langres, 2009.
Face à la Gestapo, (avec A. Biazot), éditions Euromédia, Douzy, 2011.
George Poirier, résistant ardennais, CreateSpace Independent Publishing Platform, 2013.
Le maquis des Manises (Ardennes, 1944-1945), CreateSpace Independent Publishing Platform, 2014.

 

Des articles et des contributions :
- “La Milice française dans les Ardennes (juin-août 1944)”, Terres ardennaises n° 69, décembre 1999.
- “Résistants et collaborateurs dans la pointe de Givet (1942-1944)”, Terres ardennaises n° 77, décembre 2001.
- “Le Parti populaire français dans les Ardennes (1936-1939)”, Revue historique ardennaise, tome XXXV, 2001-2002.
- “La collaboration en Ardenne : le cas de Charles-Antoine Roemen alias “Rudeault””, Terres ardennaises n° 85, décembre 2003
- “La Résistance et la Libération. Entretiens avec G.H. Lallement”, Terres ardennaises n° 88, octobre 2004
- « La libération des Ardennes », Terres ardennaises n° 88, octobre 2004
- « À propos du maquis des Ardennes : le témoignage d’un rescapé des Manises », Terres ardennaises n° 94, avril 2006
- « Transport Compiègne-Buchenwald du 17 janvier 1944. À propos de l’évasion d’Armel Guerne », Les Cahiers du Moulin, n° 15, octobre 2009
- « Les opinions et les comportements des Ardennais pendant les deux premières années de l’Occupation, à travers les synthèses préfectorales et les rapports de police (Novembre 1940- Juillet 1942) », Revue Historique Ardennaise, n° 43, 2011.
- « La Résistance et la Libération », dans l'ouvrage collectif Il y a 70 ans dans les Ardennes, éditions Terres ardennaises, Charleville-Mézières, 2011.
- « Juin 1944 : arrestation de résistants à Nouzonville », Terres ardennaises n° 119, juin 2012.
- « Une page tragique de la Résistance dans la région de Sedan : la maquis d’Autrecourt et l’affaire du bois de l’Alma », Revue Historique Ardennaise, n° 45, 2013.
- « Punir » dans l'ouvrage collectif La Première Guerre mondiale dans les Ardennes, études pour le centenaire, éditions Terres Ardennaises, Charleville-Mézières, 2014.

- Contribution au Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2006.

- « Un héros de Résistance-Fer, Pol Renard », Revue Historique Ardennaise, n° 48, 2016.

- "Les auxiliaires français de la police allemande" dans Gestapo et polices allemandes, France, Europe de l'Ouest 1939-1945, CNRS Editions, Paris, 2017.

- Biographies des fusillés ardennais dans le Dictionnaire biographique des fusillés 1940-1944, éditions de l'Atelier, Paris, 2015.

- Biographies de déportés ardennais dans le Livre des 9 000 déportés de France à Mittel-Bau Dora, éditions du Cherche-Midi, Paris, 2020.

- « Le maquis des Manises », Ardenne Wallonne, n° 157, 2020.

- « D'une guerre à l'autre - La résistance sur les Hauts », Maugis, n° 76, 2022.

Noms gravés sur la pierre, murs de Berthaucourt

Noms gravés sur la pierre, murs de Berthaucourt

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 18:02

BABULAC Alexandre, Mathieu, est né le 7 décembre 1926 à Sorcevenec (Tchécoslovaquie), fils de Verona Kupka ; il fut reconnu et légitimé le 16 novembre 1935 par Mathieu Babulac, ouvrier d’usine. La famille était alors domiciliée à Monthermé. En 1940, elle vécut l’exode et s’installa à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), comme le firent de nombreux réfugiés ardennais déplacés entre le 10 et le 15 mai 1940. Alexandre Babulac s’engagea dans la résistance le 15 juin 1944 et rejoignit, sous le pseudonyme de « Planchet », le maquis FTP « Anatole ». Ce maquis créé début mai 1944 s’était installé au sud-est de Gençay (Vienne) d’où il menait des attaques de harcèlement des forces allemandes sur les itinéraires partant de Poitiers vers l’est du département.

À la mi-août, alors que la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégradait brutalement et que la libération de Poitiers semblait proche, la direction des FFI donna l’ordre aux maquis de se rapprocher de cette ville pour préparer son encerclement. Le maquis « Anatole » commandé par le lieutenant Choffat, arriva en périphérie de la cité, sur la commune de Montamisé, au château de la Roche de Bran, dans l’après-midi du 15 août 1944.

Dénoncé par un milicien, le maquis fut attaqué le soir même par une unité de la Kriegsmarine cantonnée aux carrières des Lourdines (Migné-Auxances). Six maquisards dont Alexandre Babulac, furent faits prisonniers et conduits le 18 août à Migné-Auxances où ils furent torturés puis exécutés.

Alexandre Babulac obtint la mention mort pour la France et reçut à titre posthume la Croix de Guerre 1939 – 1945 avec étoile de vermeil, en décembre 1944. Son nom est inscrit dans la Vienne sur les monuments commémoratifs de Montamisé, à la Roche de Bran et de la carrière des Lourdines à Migné-Auxances. Dans les Ardennes, le nom de Mathieu Babulac (orthographié Babulack) est inscrit sur le monument aux morts de Monthermé, mais pas sur le mémorial de Berthaucourt.

Sources : AD08, Dossier de demande de CVR, 1797 W2. Voir la fiche qui lui est consacrée sur le site du Maîtron.

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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 08:52

DEMISSY Henri, Victor, né le 5 novembre 1924 à Écordal (Ardennes), célibataire, maréchal-ferrand domicilié à Escolives, lieu-dit « La Cour Barrée » (Yonne), fils de Maurice Demissy, journalier, et de Jeanne Carquin, sans profession.

Henri Demissy avait rejoint en juin 1944 le maquis 4 du Service national maquis de l’Yonne, installé dans les bois de la Souille, sur la commune de Charentenay, à une vingtaine de kilomètres au sud d’Auxerre. Ce maquis  attendait un parachutage dans la nuit du 8 au 9 juillet 1944, qui n’eut pas lieu sans doute à cause d’une forte pluie. Les maquisards durent rentrer bredouilles au camp. Quelques heures après, à l’aube du dimanche 9 juillet 1944, le maquis fut encerclé par une troupe nombreuse de soldats allemands et de miliciens français venus d’Auxerre en cars et en camions. Henri Demissy fut désigné par ses chefs avec quatre autres de ses camarades, pour retarder l’attaque ennemie par des tirs de fusil-mitrailleur et permettre ainsi aux autres  de se disperser dans les bois. Mais ce petit groupe de cinq hommes, en tentant de rompre l’encerclement, fut capturé alors qu’il traversait la route de Trucy-sur-Yonne à Fontenay-sous-Fouronnes. Amenés à Auxerre en camion, les captifs furent incarcérés à la prison d’Auxerre, torturés durant la nuit puis ramenés à l’emplacement du camp le lendemain 10 juillet. Henri Demissy et ses quatre compagnons, Martial Degois, Roland Hardy, Paul Mouffron et Pierre Palaprat furent exécutés près des fosses qui avaient été creusées par les maquisards pour cacher les armes du parachutage attendu.

Citation à l’ordre du Corps d’Armée (à titre posthume) du 11 septembre 1945 avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de vermeil : « Jeune volontaire au maquis de la Souille, le 9 juillet 1944 à Charentenay (Yonne), son maquis étant cerné après un parachutage, a tenté de forcer le barrage, a été pris par les Allemands et exécuté. »

Le nom de Henri Demissy, ainsi que celui de tous les morts de cette attaque, figure sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il figure aussi (orthographié Demici) sur la stèle érigée sur la commune de Charentenay à la mémoire de tous les morts du maquis de la Souille et sur celle érigée sur la commune de Bazarnes à la mémoire des morts de l’attaque du 9 juillet 1944. Henri Demissy est inhumé au cimetière d’Écordal, son nom est inscrit sur le monument aux morts de cette commune, ainsi que sur la pierre du Mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes).

Sources : https://maitron.fr/spip.php?article197089, par Claude Delasselle. AD 08 : 1797 w19 (Dossiers de demandes de CVR).

 

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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 18:24

 

 

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