Armel Guerne est connu pour son œuvre poétique (Mythologie de l’homme, L’Âme insurgée…) et ses traductions fameuses (notamment le Moby Dick de Melville ou les ouvrages du Japonais Kawabata, prix Nobel de littérature en 1968).
Il l’est moins pour son activité dans la Résistance au sein du réseau SOE Prosper dont il fut l’un des cadres dans la France occupée… Il l’est encore moins pour avoir, dans cette fonction, dirigé la section ardennaise du réseau depuis sa fondation jusqu’au démantèlement du réseau par la Gestapo et sa propre arrestation… Et qui se souvient que c’est dans les Ardennes qu’Armel Guerne réussit à s’évader du convoi qui l’emmenait en Allemagne ?
Armel Guerne, alias « Gaspard », fut recruté au début de 1943 par le major britannique Francis Suttill, dit « Prosper », commandant du réseau SOE Physician. Chargé, entre autres, de la direction et de la gestion du secteur des Ardennes (secteur « Gaspard III »), Armel Guerne subit le désastre qui frappa le réseau Prosper, et fut arrêté par la Gestapo à Paris le 1er juillet 1943.
Incarcéré à Fresnes, il succomba aux assauts des Allemands et, selon les termes d’un hypothétique « pacte d’honneur » passé entre ses chefs et la Gestapo, livra ses agents et leurs dépôts d’armes. Il fut transféré au camp de détention de Compiègne, où il retrouva nombre de ses anciens compagnons de lutte, et fut avec eux déporté vers le camp de concentration de Buchenwald par le transport du 17 janvier 1944.
Ce jour-là, vers 18 heures, après avoir passé la gare d’Amagne-Lucquy, le convoi dût s’arrêter entre Faux et la gare de Monclin après que les gardes allemands eurent ouverts le feu sur des évadés. S’il y eut de nombreux morts, « Gaspard » parvint à prendre la fuite et après avoir été hébergé à Amagne, à regagner Paris. Après son évasion, de retour à Londres, il fut longuement interrogé par les services secrets britanniques qui virent en lui le possible traître qui aurait vendu le réseau Prosper aux Allemands.
Des recherches sur le terrain et dans les dépôts d’archives, à l’occasion de la rédaction d’un ouvrage sur le réseau Prosper dans les Ardennes belges et françaises, nous ont amenés, Annette Biazot et moi-même, à tenter de retrouver la trace des évadés de cette mémorable journée du 17 janvier 1944, et valider ainsi les déclarations d’Armel Guerne sur cet épisode qui fut longtemps controversé.
En avant-première de cette publication, nous avons offerts à l’association des « Amis d’Armel Guerne », pour être publié dans son bulletin semestriel des Cahiers du Moulin, un article tiré de l’ouvrage : Transport Compiègne-Buchenwald du 17 janvier 1944. À propos de l’évasion d’Armel Guerne.
Le bulletin peut être commandé (pour la modique somme de 3 €, port compris) auprès de
Les Amis d’Armel Guerne
Rue de la chouette 4
B – 6900 ROY (Belgique)
+ 32 84 34 49 71