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Les abeilles

Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peu de chose. Un simple renseignement (pas toujours très précis) ne valait pas ça, ni un tract, ni même un journal clandestin (parfois assez mal composé). A ceux-là il faut répondre :
« C’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
 
Jean Paulhan
« L’abeille », texte signé "Juste", paru dans Les cahiers de Libération en février 1944

Les rendez-vous

Vendredi 12 mai à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Grégory Kaczmarek : "La grande grève revinoise de 1907 : cinq mois de combats ouvriers".

Vendredi 16 juin à 18 h, aux Archives départementales à Charleville-Mézières, dans le cadre des vendredis de l'histoire de la Société d'Histoire des Ardennes, conférence de Philippe Lecler : "Pol Renard, un héros de la Résistance".

 

 

4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 13:40
Le parachutage de « Dame Blanche » eut lieu dans la nuit du 19 au 20 mai 1944 sur un terrain balisé dans les champs, aux abords d’un petit bois, à quelque deux kilomètres du village de Saint-Germainmont, sur le site homologué « Dame blanche » (message : « Les bananes sont glissantes »). Il fut le seul parachutage destiné aux groupes de résistance FTP du département. Ce furent les FTP des groupes de Blanzy, Gomont et Saint-Germainmont qui en assurèrent la réception, sous l’autorité du capitaine « Pascal » (Pierre Luizard) et de Fernand Deléam.
Les containers furent d’abord cachés dans des casemates, vestiges du front qui passait ici lors de la première guerre mondiale.
« Ce parachutage de Dame blanche, c’est un monsieur Fortier qui est venu avec un tombereau tiré par un cheval, qui nous a ramené tous les containers que nous avons montés dans le clocher de l’église. C’est là que nous les avons ouverts, sauf un, qui contenait des armes prêtes à l’utilisation, les autres étaient enduites de graisse. Il y avait de l’essence pour les nettoyer, au minimum 40 litres pour les dégraisser […] Le curé de l’époque, c’était l’abbé Maréchal. Il était au courant et n’a jamais rien dit, au contraire il nous aidait. »
(Témoignage de G. Robert, alias « Dany », lieutenant FTP, adjoint de Pascal)
 
Le parachutage apportait quatre tonnes de matériel, dont une dizaine de fusils à répétition, autant de mitraillettes « Sten », de revolvers, une vingtaine de grenades, un bazooka, surtout des explosifs pour saboter les installations industrielles et les voies ferrées. Hormis l’armement, ces hommes qui manquaient de tout allaient y trouver des cigarettes, du chocolat, des chaussures, des chaussettes, de rations de guerre, des postes récepteurs de radio…
On nous l’a dit, le tout fut caché dans le clocher, grâce à la complicité bienveillante du curé de Saint-Germainmont, l’abbé André Maréchal, qui en outre hébergeait, lorsqu’il y avait lieu, des prisonniers évadés, des aviateurs alliés, des réfractaires au STO… Le matériel ainsi livré permit la formation des 5e et 2e compagnies FTP du secteur sud des Ardennes, ainsi que d’équiper en partie les FTP de la vallée de la Meuse.
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