Les éditions Terres Ardennaises publient l'ouvrage de Jacques Lambert consacré aux archives des résistant Georges Robert et "Georges" Lallement, dont il est dépositaire et qu'il vient de remettre aux Archives départementales. Un grand livre qui bénéficie du label "80 ans de la Libération".
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Georges Robert est inconnu du public ardennais. Maquisard pendant l’Occupation, il entra à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) à la Libération, administration dont il gravit les échelons jusqu’à devenir adjoint au directeur départemental de l’ONAC des Ardennes, Georges-Henri Lallement, ancien capitaine des Forces françaises de l’intérieur (FFI), dont il était devenu l’ami. Au départ en retraite de ce dernier, il aurait pu prétendre à le remplacer, mais les instances supérieures en décidèrent autrement et, jusqu’en 1983, il assura l’intérim du directeur départemental de l’ONAC des Ardennes. Entretemps, il avait contribué à la fondation et au développement de l’Union ardennaise des FFI (UAFFI), amicale des anciens de la Résistance, chargée de promouvoir ses valeurs et sa mémoire […]
Les papiers qu’il a laissés permettent d’éclairer un aspect peu connu de la période de la Libération : le moment sombre des déceptions, voire des désillusions, qui l’ont immédiatement suivie. Ils donnent accès aux réalités complexes auxquelles furent confrontés de nombreux anciens combattants au lendemain de la guerre. Les déceptions personnelles de Georges Robert reflètent celles de nombreux anciens résistants, de leurs proches, et sans doute d’une partie importante de la société française […]
Avec courage et abnégation, Jacques Lambert a fait œuvre d’archiviste, triant, classant, dressant l’inventaire de cette somme de documents sans chercher, et c’est peut-être là son grand mérite, à les faire rentrer dans les cadres de l’Histoire officielle de la Résistance. Nul doute que ce regard neutre soit un atout pour nous aujourd’hui. C’est une publication d’une nature inédite qu’il nous livre là et je mesure le courage qu’il lui a fallu pour s’atteler à cette tâche. Ceux qui viendront à sa suite se livreront au nécessaire travail de mise en perspective et d’interprétation ; ils poursuivront une tâche collective et patiente, celle de bâtir une mémoire.
(Extrait de la préface de l'ouvrage que j'ai eu le plaisir de rédiger à la demande de Jacques Lambert)